2177- L'écologie pas la jalousie! 9 post

 

L'écologie, pas la jalousie : le Franc-parler de Caroline Fourest du journal le Franc-Tireur
 
L’écologie ne fait guère envie quand elle sert de paravent à la mesquinerie humaine. Le goût de punir, d’interdire ou de jalouser. Les religions existent déjà. Laissons-leur ce sacerdoce. Agir pour la planète doit nous transcender. Cela suppose de mettre de côté certains clivages et réflexes. Comme critiquer un président de la République, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, même quand il alerte sur la fin de « l’abondance »… énergétique. Ce qu’il est temps de réaliser. Qu’on lui demande des actes, pas de retirer ces mots. Il vaut mieux se préparer que de tomber des nues cet hiver, lorsque nos stocks de gaz seront épuisés et que l’électricité viendra aussi à manquer. Ce jour-là, les trolls de Moscou feront tout pour nous désorienter et nous jeter les uns contre les autres. Il faudra se souvenir que cette épreuve n’est ni la faute de notre soutien aux Ukrainiens ni celle de la solidarité européenne, mais d’un tyran, Poutine et sa sale guerre. Peut-on compter sur Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon pour ne pas tout inverser et faire le jeu de Moscou ? Rendez-vous cet hiver pour en juger.
 
Si on se fie à la démagogie de cet été, on n’a pas fini de douiller. L’écologie sans jalousie, ce n’est pas de blâmer les propriétaires de piscine ou de jet privé, d’en vouloir aux gens parce qu’ils sont plus riches que nous et qu’ils en profitent. Ce n’est pas de pointer du doigt, huer ou lyncher. C’est réguler. Pour que l’avion ne soit plus une option sur des trajets courts. Et que chacun paye une amende, comme en Californie, lorsque sa consommation d’eau déborde.
 
L’écologie sans œillères, c’est reconnaître qu’il n’existe aucune source d’énergie magique. La souveraineté, comme la sécurité, réside dans la diversité. Nous dépendons moins du gaz russe que les Allemands grâce au nucléaire, mais nous voilà bien entravés lorsque la sécheresse empêche nos centrales vieillissantes de tourner. Sans parler de l’angoisse qui nous saisit à l’idée de voir un incendie se déclarer près de Zaporijia, toujours à cause de Poutine. Ce qui pourrait empoisonner l’Europe, son eau et son air.
 
Plus près de nous, et de façon bien plus anecdotique, la mairie de Paris devient une source quotidienne de gags propres à alimenter l’écolophobie. Après les bancs qui pourrissent sur pied, les pissotières hideuses, les rues qui se couvrent de bites en béton ou en plastique, le bitume recousu de travers tapissé de déchets, il a fallu qu’elle retire de magnifiques grilles d’arbres en fonte, qui protégeait la voirie et leurs racines depuis cent cinquante ans, pour laisser pousser des touffes cerclées de semi-palissades, déjà sales et dégradées. Le tout au prétexte que chacun puisse improviser des jardins potagers là où crottent les chiens. C’est aussi beau à regarder que le chiendent. Et chaque fois que notre œil se pose dessus, on ne voit pas la nature mais la bêtise : l’obstination à ne pas comprendre que la beauté, le patrimoine et l’harmonie d’une ville font partie du respect de l’environnement, et accessoirement des êtres qui y vivent.
 
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31/08/2022
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