2165-Chaud et froid pour les Insoumis 2 posts

 

Chaud et froid
pour les Insoumis

 

 

 

La femme est-elle l’avenir du débat parlementaire ? Elle a en
tout cas réussi l’impensable, parvenir à un consensus entre
Mathilde Panot, la patronne des députés Insoumis, et Éric
Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, habitués à se castagner
dans l’hémicycle. Le sujet à l’ordre du jour méritait cela dit mieux
que le tintamarre qui s’invite trop souvent au Palais-Bourbon depuis
le début de cette législature. Quarante-sept ans après le vote
de la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse – qui ne
s’était pas déroulé dans la plus grande sérénité –, l’Assemblée nationale
a décidé, hier, à une très large majorité, d’inscrire l’IVG
dans la Constitution.


Une sorte de principe de précaution pour parer à toute tentative
d’une autre majorité de revenir sur ce droit fondamental des
femmes, justifié par ce qui s’est décidé aux États-Unis, en Pologne
ou en Hongrie. Même si l’IVG, malgré la réprobation de l’Église catholique
et l’objection de certains médecins, ne court actuellement
aucun danger en France. La politique repose sur des symboles. Le
vote de ce jeudi en est un, bien que le chemin vers la Constitution soit
encore long et doive franchir les fourches caudines sénatoriales.


Une hirondelle ne faisant pas le printemps, personne ne peut imaginer
une soudaine lune de miel entre l’exécutif et son opposition
de gauche, dominée par le groupe mélenchoniste où Adrien Quatennens
n’est pas près de revenir. Malice du calendrier, le député du
Nord refait parler de lui – ou plutôt c’est son épouse qui parle de lui –,
alors que ce 25 novembre est dédié à la lutte contre les violences
à l’égard des femmes.


L’incontestable succès des Insoumis à propos de l’IVG ne masque
pas la crise qui mine le groupe, après les nouvelles accusations
visant celui qu’on présente comme le dauphin de Mélenchon.
Coupable d’une gifle et présumé innocent des allégations
proférées par sa compagne, Adrien Quatennens découvre le tribunal
politico-médiatique où ses camarades Insoumis s’arrogent
souvent le rôle du procureur, de préférence à l’égard de ceux
d’en face.


Cette fois, ce sont ses adversaires ainsi que les alliés de la Nupes
qui prononcent le réquisitoire, allant jusqu’à exiger la démission
du député, quitte à ce qu’il se représente ensuite devant les électeurs.
L’univers politique n’étant pas un magasin où on vend des
ours en guimauve et des sucres d’orge, pas sûr que les tourments
de l’élu lillois ne fassent pas quelques heureux chez LFI.


On parlera plus de banderilles que de mise à mort dans un
hémicycle où, nouveau camouflet pour LFI, Aymeric Caron,
oreilles basses, a retiré sa proposition de loi contre la corrida. Un
échec qui tient autant au sujet lui-même qu’au rejet personnel
dont le député fait l’objet.

 

Benoît Lasserre édito Sud-Ouest



27/11/2022
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