À peine une semaine après avoir officiellement proclamé la fin des véhicules neufs à moteur thermique pour 2035, une "décision historique de l'UE pour le climat", selon l'eurodéputé français Pascal Canfin (Renew Europe), une déclaration de Thierry Breton, le commissaire européen chargé du Marché intérieur, est venue semer le trouble, dans un entretien donné aux Échos, publié vendredi 4 novembre. L'ancien ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie a ainsi "insisté pour qu'une clause de revoyure soit adoptée pour 2026 car la généralisation en 2035 des véhicules électriques constitue une énorme transition à la fois pour l'industrie, les consommateurs, les employés et tout l'écosystème automobile, y compris des milliers de PME. C'est certainement la plus forte transformation industrielle qu'ait connue l'Union européenne", a-t-il souligné.
Le commissaire a également annoncé "la création d'un groupe de travail pour préparer l'échéance de 2026 et 2030" qui réunira tous les trois mois "les grands constructeurs automobiles, les fournisseurs, les syndicats, les associations d'usagers, les villes, les opérateurs d'électricité". Thierry Breton en a profité pour réitérer ses inquiétudes face au passage à l'électrique : la destruction de 600.000 postes, selon une estimation, l'accès aux véhicules électriques, plus chers de 27% par rapport à des essences équivalentes, le problème de l'alimentation en électricité des voitures et des bornes, et la dépendance à la Chine.
La clause de revoyure permettrait de repousser l’échéance de 2035, si besoin : de quoi susciter l'incompréhension dans le secteur de l'automobile, à qui l'on n'a cessé de répéter que la date de 2035 était ferme et définitive.