2140- Ma revue de presse 47 posts

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    Lionel Laparade édito la DDM 
     

    Paradoxes

    Après avoir choisi à dessein de priver Emmanuel Macron de majorité absolue, les électeurs consultés cette semaine ont dit leurs doutes et leurs craintes à l’égard de la Nupes et du Rassemblement national.

    C’est la France des paradoxes, qui se réjouit de voir «Jupiter» vaciller sur son piédestal et exprime tout à la fois sa peur des oppositions de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Une majorité de nos concitoyens les considèrent comme «extrêmes», pouvant «amener le désordre», et jugent leurs programmes «dangereux pour notre économie". Les mêmes déclarent aussi s’en remettre au RN et à l’alliance de gauche pour ce qui concerne la défense des classes populaires, et c’est justement ce dont il sera tout prochainement question, début juillet, lorsqu’après avoir présenté son projet de loi sur le pouvoir d’achat en Conseil des ministres, il s’agira pour le gouvernement d’en obtenir le financement à l’Assemblée par budget rectificatif…

    Point de hasard du calendrier: si le premier texte du quinquennat retentit comme une déclaration de guerre à la vie chère, c’est qu’il y a symboliquement et politiquement urgence à agir.

    L’effet «waouh» ne s’est pas produit, tant s’en faut, mais la nomination d’Elisabeth Borne, femme de gauche plus techno que politique, aurait dû constituer un premier signal adressé aux Français, qui commencent ces derniers jours à découvrir quelques mesures de soutien au pouvoir d’achat.

    France des paradoxes disions-nous un peu plus haut, qui se contredit jusqu’au sommet du pouvoir… Alors qu’il vient de dévoiler ses grands arbitrages financiers, le gouvernement annonce notamment 25 milliards de dépenses supplémentaires au titre de la loi sur le pouvoir d’achat, tout en réaffirmant son objectif de fixer le déficit à 5?% du PIB et bien sûr, de ne pas augmenter les impôts…

    Maintien de la ristourne de 18 centimes sur le litre de carburant jusqu’au 31 décembre, bouclier tarifaire sur le prix du gaz prolongé jusqu’à la fin de l’année, projet de revalorisation des retraites et des minima sociaux, intéressement encouragé dans les entreprises en chèque alimentaire : Emmanuel Macron aurait-il déployé le même paquet de mesures en faveur du pouvoir d’achat si les élections législatives de 2022 n’avaient pas débouché sur une tripartition inattendue, c’est-à-dire une Assemblée structurée en trois pôles de poids comparables, et sans majorité absolue ?

    Les lieutenants du chef de l’Etat jurent que oui, tout comme ils décorrèlent les engagements du gouvernement contre la vie chère de la pression qu’imposent les oppositions sur ce sujet explosif...

    Le projet de loi sur le pouvoir d’achat ne serait ni plus ni moins que le prolongement du «quoi qu’il en coûte» mis en œuvre pendant la crise sanitaire et qui, par l’investissement et les réformes au service de l’emploi et de la croissance, permettrait aujourd’hui d’agir financièrement contre les désastreux effets de bord de la guerre en Ukraine.

    De la Nupes au RN, en passant par Les Républicains bien sûr, il faut s’attendre à ce que les oppositions qui cernent la majorité présidentielle fassent entendre leur voix sur le sujet du pouvoir d’achat, puisque c’est le mandat que leur ont confié les électeurs.

    Entre compromis, reniement et surenchère, on connaîtra bientôt les intentions de la nouvelle Assemblée.
    Lionel Laparade



30/06/2022
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