2136- Les clients en parlent dans les bistrots de Cahors 12 posts

L'hommage à Ladjel, un an après son meurtre à Cahors : "On a tué mon fils, j'ai voulu poser la première fleur"

  • Nadia, la mère de Ladjel, sur le lieu du drame où des fleurs ont été déposées dès samedi matin.
    Nadia, la mère de Ladjel, sur le lieu du drame où des fleurs ont été déposées dès samedi matin. Photo Michaël Fabre
Publié le  La DDM
 

l'essentiel La mort de Ladjel, poignardé à 18 ans il y a un an devant la fête foraine de Cahors, est un drame atroce ancré à tout jamais dans la mémoire des siens et de ses amis. Ils ont tenu à lui rendre hommage samedi sur le lieu de cette tragédie. Sa mère, digne et bouleversante, témoigne.

Tôt, samedi matin à Cahors, à l’heure où la rosée perle encore sur les fleurs, une femme dont les larmes ne cesseront jamais, elles aussi, de perler sur ses joues de mère dépose un bouquet face au portrait de son fils décédé. Son enfant au sourire si doux.

Elle le fixe comme s’il était vraiment là debout devant elle, fier de ce que le futur lui offrait : un métier dans le domaine de l’éducation spécialisée avant que sa vie ne soit violemment fauchée par un coup de couteau, rue Denis Forestier à Cahors, il y a tout juste un an.

Un commerçant ambulant qui tenait un manège à la fête foraine de Cahors avait alors été rapidement interpellé, puis mis en examen et incarcéré pour meurtre dans l’attente de son procès.

Un bel avenir lui était promis 

Par respect pour la jeune victime et sa famille, la fête foraine était fermée samedi. Ce même jour, les proches et amis de Ladjel lui ont rendu hommage en se recueillant et en déposant des fleurs sur le lieu du drame.

Un bel avenir était promis à Ladjel. Il devait intégrer un centre d’éducation et d’animation spécialisé à Toulouse, en tant que directeur adjoint après avoir réussi brillamment ses examens et ses entretiens d’admission.

Serviable et généreux avec tout le monde

« Mon fils était fait pour ce métier. Il aimait les gens, il était serviable et généreux avec tout le monde. Ladjel adorait aider. Je n’arrête pas de penser à lui. On a tué mon fils, j’ai voulu poser la première fleur pour lui rendre hommage un an après sa mort » déclare, bouleversée, Nadia la mère de Ladjel, digne et forte dans sa douleur.

« Ladjel et Justine : des vies volées brutalement »

« Notre mère est toujours effondrée. Elle ne s’en remet pas. Mais, c’est normal, personne ne peut se remettre de la perte de son enfant. Surtout de manière aussi tragique » témoigne à son tour Zineb, la sœur de Ladjel.
« Nous ne faisons pas l’amalgame avec tous les forains bien sûr, mais nous aurions préféré que la fête ne soit pas organisée au même endroit cette année. La fête correspond à ce drame. Tout est lié. C’est un souvenir douloureux » commentent ensemble Zineb et Shéshé, la grande amie de Ladjel.

 

Instant de recueillement devant le portrait de Ladjel.
Instant de recueillement devant le portrait de Ladjel. Photo DDM - M.F

 

Elles ont été également marquées par le meurtre de Justine Vayrac, la jeune Lotoise de Tauriac. « Ladjel et Justine, ce sont des vies volées gratuitement, brutalement. On ne peut pas imaginer un tel destin pour des personnes de cet âge. Mon petit frère a perdu la vie sur un trottoir. La façon dont il est parti est ignoble » insiste Zineb.

« Nous étions 6 frères et sœurs (2 filles et 4 garçons). Mon petit frère est transformé. Il subit douloureusement l’absence de Ladjel, son modèle » ajoute-t-elle.

Nadia : « Le départ de Ladjel est horrible, je considère que j'ai perdu ma moitié »

La mère de Ladjel voulait donc poser la première fleur. Elle l’a fait. Les larmes, ça fait longtemps que Nadia les pose délicatement sur ses joues pour les faire rouler doucement jusqu’au pied de son chagrin.

Son combat de mère est admirable. Elle ne flanche pas. Elle gère. Mais il ne faut pas lui demander l’impossible dans sa guerre de mère, sa guerre des nerfs : oublier et pardonner.

 

Nadia auprès d son fils à Cahors, samedi. Ladjel reste omniprésent dans ses pensées et son amour de mère.
Nadia auprès d son fils à Cahors, samedi. Ladjel reste omniprésent dans ses pensées et son amour de mère. Photo DDM - M.F

 

Nadia a l’amour dans le sang, pas le sens du pardon pour celui qui a tué la chair de sa chair. « Je veux que justice soit faite, tout simplement. J’ai demandé au maire que notre deuil soit respecté. Que le lieu de l’hommage soit protégé pendant la durée de la fête. Je dois être forte pour mes autres enfants. On m’a enlevé Ladjel. Mes parents et mon mari sont morts de maladie. Je m’y préparais. Mais le départ de Ladjel est horrible, je considère que j’ai perdu ma moitié. On m’a annoncé le décès de mon fils de 18 ans en frappant à ma porte à 2 heures du matin, il y a un an. Je le pleure toujours ».
 



31/10/2022
12 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion