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ÉDITORIAL
Macron à Kiev,
impératif absolu

 

 

L’enjeu du voyage à l’Est entamé mardi 14 juin au soir par
Emmanuel Macron, en Roumanie d’abord, en Moldavie
ensuite, est bien sûr de savoir s’il se poursuivra jusqu’à
Kiev. La réponse ne fait plus de doute. Impossible en effet pour
le président français, qui est de facto jusqu’au 30 juin celui de
l’Europe, de ne pas répondre en acte à ceux qui se demandent,
les Ukrainiens en tête, pourquoi il n’a pas encore foulé le sol
de la nation envahie. Comment endurer davantage, à Kiev et
en Europe orientale, le soupçon à peine voilé d’avoir un « esprit
munichois » face à Poutine qu’il ne faudrait « pas humilier» ?


Le procès en tiédeur fait à la France ne résiste pas à l’examen
en raison du soutien tous azimuts accordé à l’Ukraine depuis
le 24 février. Mais en politique, les symboles sont essentiels.

Macron sait qu’il doit aller à Kiev. Et il pourrait le faire au moment où
la Commission européenne – ce sera vendredi – rendra son avis
sur l’octroi à l’Ukraine, mais aussi à la Moldavie et à la Géorgie, du
statut de candidat à l’Union européenne : une adhésion que le
président Zelensky réclame avec autant d’insistance que l’envoi
d’armes lourdes occidentales.


Alors que l’étau russe se resserre sur le Donbass et que des
soldats ukrainiens meurent chaque jour par centaines pour défendre
leur pays et une certaine idée de l’Europe, il est impératif
d’aller sur place dire aux Ukrainiens
qu’ils font partie intégrante de la famille européenne.
C’est ce que Macron s’apprête à faire. Mais pas seul.


Il semble que le président français va faire le voyage de Kiev
en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du président
du Conseil italien Mario Draghi. C’est-à-dire avec les dirigeants
des deux autres grands pays fondateurs de l’UE qui insistent
sur le maintien d’un canal diplomatique avec Moscou.
La visite de cette troïka pourrait envoyer à Zelensky et son
peuple un message de soutien plus puissant. Et elle peut contribuer
à combler le fossé qui s’est creusé avec ceux des Européens
qui veulent un retrait militaire de Poutine avant toute
négociation.


Alors que la cohésion de l’Europe face à l’agression russe est
mise à l’épreuve par le pourrissement de la guerre, ce voyage à
Kiev est une étape indispensable avant le Conseil européen
des 23 et 24 juin et la fin de la présidence française. Les Ukrainiens,
les Géorgiens et les Moldaves savent qu’une adhésion
prendra forcément du temps. Mais à l’instar des pays balkaniques
qui attendent depuis des années dans l’antichambre, ils
veulent que l’horizon européen s’ouvre clairement à eux,
comme il s’était ouvert en 2004 à toute l’Europe de l’Est ex soviétique.

 

Christophe Lucet ( édito Sud-Ouest)

 

En allant à Kiev avec
l’Allemand Scholz et
l’Italien Draghi,
Emmanuel Macron
enverrait aux
Ukrainiens un message
de soutien plus
puissant



15/06/2022
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