Les macronistes arriveraient en tête en nombre de sièges, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue aux élections législatives, face à la pression de l'alliance de gauche Nupes, selon un sondage Ipsos/Cevipof pour Le Monde publié mercredi. L'abstention pourrait atteindre entre 52% et 56%, ce qui constituerait un record.
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Les macronistes arriveraient en tête en nombre de sièges, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue aux élections législatives, face à la pression de l'alliance de gauche Nupes, selon un sondage Ipsos/Cevipof pour Le Monde publié mercredi. L'abstention pourrait atteindre entre 52% et 56%, ce qui constituerait un record.
 

Les macronistes arriveraient en tête en nombre de sièges, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue aux élections législatives , face à la pression de l'alliance de gauche Nupes , selon un sondage Ipsos/Cevipof pour Le Monde publié mercredi. Cette enquête, qui s'appuie sur un échantillon de près de 11.000 personnes, plus large que d'autres sondages, projette de 275 à 315 sièges pour la majorité présidentielle Ensemble!. La majorité absolue est de 289 députés à l'Assemblée nationale.

Le RN en difficulté

Les macronistes obtiendraient quinze sièges de moins que dans l'enquête similaire réalisée par Ipsos il y a trois semaines, en vue de ces scrutins des 12 et 19 juin. L'alliance de gauche Nupes scellée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI, PS, EELV, PCF) est créditée de 160 à 200 sièges, devant LR (30 à 55 sièges) et le RN (20 à 55 sièges).

 

Le sondeur Brice Teinturier souligne le "faible intérêt" des Français pour cette élection, avec une abstention attendue entre 52% et 56% qui pourrait dépasser le record de 2017 (51,3%). "La béance qui oppose les plus jeunes aux plus âgés se confirme : 35% des moins de 35 ans et 36% des 35-59 ans se déclarent vraiment intéressés (par les législatives). La bascule ne se fait qu'à partir de 60 ans, avec 55% d'intérêt. Même dans cette classe d'âge, ce chiffre n'a rien d'exceptionnel", insiste-t-il.

Une élection nationalisée ?

Brice Teinturier estime aussi que cette élection est "nationalisée", avec une "prime aux sortants en réalité faible" ou qui "quand elle joue, ne change pas fondamentalement les choses", selon cette enquête. "Enfin, et contrairement à une idée reçue, la couleur politique du candidat de la Nupes, qu'il soit LFI, PC, PS ou EELV, ne change quasiment rien aux intentions de vote, la présence d'un LFI plutôt qu'un PS n'accentuant pas significativement le rejet d'une partie de l'électorat", affirme-t-il.

 

"Tout se passe donc comme si cette élection était intégralement nationalisée, avec une attention très faible des Français pour la dimension locale de leurs candidats et leurs propositions", conclut le directeur général délégué d'Ipsos. Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.

 

 

Celui-ci a été réalisé du 3 au 6 juin auprès d'un échantillon de 10.826 personnes représentatif de la population française, inscrites sur les listes électorales, âgée de 18 ans et plus. La marge d'erreur se situe entre 0,3 et 0,9%.

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                                second sondage

SONDAGE EXCLUSIF - Emmanuel Macron en mesure d'arracher une majorité absolue à l'Assemblée

A l'approche du premier tour, ce dimanche, les formations soutenues par Emmanuel Macron devancent l'union de la gauche dans le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos ». L'abstention pourrait battre un nouveau record.

 
 
 
Emmanuel Macron ce jeudi dans le Tarn.
Emmanuel Macron ce jeudi dans le Tarn. (Caroline Blumberg/REUTERS)

Par Pierre-Alain Furbury LES ECHOS

 

Publié le 9 juin 2022 à 17:40Mis à jour le 9 juin 2022 à 18:38

Combien d'électeurs, sur les 48 millions d'inscrits, se déplaceront ce dimanche pour le premier tour ? Combien changeront d'avis au dernier moment, comme ce fut le cas à la présidentielle ? Et quelle sera la balance, au moment de mettre le bulletin dans l'urne, entre les considérations nationales et l'ancrage territorial des candidats ? L'incertitude est forte sur l'issue des élections législatives, après une campagne dont c'est peu dire qu'elle ne passionne pas les foules.

De manière inhabituelle dans la dernière ligne droite, l'intérêt des Français pour le scrutin a chuté de 7 points en une semaine pour atteindre 44 % dans le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio Classique (*). A ce stade, la participation est estimée à 45 %, laissant planer la menace d'un nouveau plus bas après les 48,7 % de 2017. Dans ce contexte brumeux, l'exécutif est contraint de batailler pour obtenir une majorité absolue à l'Assemblée qui lui permettrait d'avoir les mains libres pour mettre en oeuvre sa politique. Ce n'est pas totalement acquis.

« Un peu moins évident »

La barre est à 289 députés, sur 577. Or, selon les projections d'OpinionWay, à prendre avec prudence avant le premier tour, En marche et ses alliés obtiendraient aujourd'hui entre 290 et 330 sièges. Mais plus de six personnes interrogées sur dix (61 %) souhaitent « qu'Emmanuel Macron ne dispose pas d'une majorité». Et ils ne sont plus que 46% à penser qu'il l'aura, soit 5 points de moins en une semaine. «Comme si cela devenait un peu moins évident pour les Français », explique Frédéric Micheau, le directeur général adjoint de l'institut de sondages, jugeant qu'« il y a un risque » qu'il n'obtienne pas la majorité absolue.

Conscient du risque, le chef de l'Etat a renoué avec le terrain, ces derniers jours - la Seine-Saint-Denis mercredi , le Tarn ce jeudi -, pour demander aux Français de lui donner « une majorité forte et claire ». Signe de fébrilité, lui et ses ministres pilonnent désormais Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) bâtie pour les législatives autour des Insoumis, accusée de porter « un projet d'interdictions et de taxation » (Emmanuel Macron) « néfaste pour notre pays » (Elisabeth Borne).

Les intentions de vote en faveur des candidats soutenus par le président atteignent 28 % au niveau national. Une hausse de 1 point sur une semaine et de 2 points en quinze jours qui leur permet d'atteindre un plus haut depuis la première vague de ce baromètre, publiée le 11 mai. Bruno Jeanbart, le vice-président d'OpinionWay, pointe toutefois « l'absence d'élan » pour la majorité présidentielle, en deçà des premières estimations (qui lui donnaient, il y a un mois, de 310 à 350 élus) et de ses espoirs initiaux. « Le parti du chef de l'Etat améliore généralement de 4 à 5 points, aux législatives, le score de l'élection présidentielle », rappelle-t-il. A l'inverse, en dépit d'un tassement de 1 point sur une semaine, lié à la faible participation estimée, l'alliance d'une gauche semble, selon lui, « relativement bien fonctionner auprès de l'électorat ». Elle est créditée de 25 % des voix (contre 30 % au total répartis entre quatre candidats à la présidentielle) et, toujours, de 160 à 190 députés. Il y a un mois, elle était à 23 %, avec une fourchette de 135 à 165 élus.

Le RN très à la peine

Depuis le début de la campagne, la Nupes et la majorité mènent incontestablement la danse, la première surfant sur la promesse d'arracher Matignon - improbable mais habilement martelée par Jean-Luc Mélenchon - et la seconde tirant profit d'un socle électoral solide et d'une position centrale utile au second tour. Leur duel complique la tâche de LR et de l'extrême droite, qui peinent à se faire entendre.

 

Malgré leur crash à la présidentielle , Les Républicains peuvent espérer limiter la casse grâce à leur forte implantation locale : ils obtiendraient aujourd'hui 11 % des suffrages et entre 50 et 70 sièges (contre 100 sortants).

Le Rassemblement national, lui, ne cesse de perdre du terrain, plombé par sa difficulté à mobiliser ses électeurs. Il a perdu 5 points dans les intentions de vote, à 18 %, et ne semble pouvoir obtenir, à ce stade, que 13 à 33 sièges. « Marine Le Pen a eu des difficultés à entrer dans la campagne et le RN est aussi un peu gêné par les candidats de Reconquête », à 6 % en moyenne, observe Frédéric Micheau.

 

Pour se maintenir au second tour des législatives, il faut en effet recueillir les suffrages de plus de 12,5 % non des votants mais des électeurs inscrits. Si l'abstention est forte, la barre est très haute. « La configuration la plus fréquente au second tour, ce sera entre la majorité et la gauche. En 2017, c'était entre En marche et la droite », rappelle Bruno Jeanbart, y voyant déjà une première « réussite » pour l'alliance à gauche.

(*) Sondage effectué du 5 au 8juin auprès d'un échantillon de 3.001 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.