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L'homme d'ici

  • Jean-Claude Souléry Jean-Claude Souléry
    Jean-Claude Souléry DR
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Pour affirmer ses ambitions, il faut connaître son histoire, ses racines, assumer d’où l’on vient, s’inspirer d’autant plus du passé qu’il ressemble à une sorte de conte occitan. Pierre Fabre n’a jamais oublié l’arrière-salle de sa pharmacie de Castres, là où il avait installé son premier laboratoire dans les années 50.

C’est là, au fond de ce petit espace d’artisan où il se livrait à des expériences qui paraîtraient aujourd’hui dignes d’un autre siècle, qu’est née l’aventure de l’un des plus importants groupes pharmaceutiques français. Comment imaginer cette ascension fulgurante, comment décrire ces soixante années de succès en matière de recherche, de découvertes, ces performances industrielles à travers le monde, si on ne garde pas en mémoire cet instinct et cette opiniâtreté qui habitaient alors le jeune pharmacien tarnais ? La fameuse cueillette du petit houx, cet arbuste qui pousse abondement dans le Tarn et grâce auquel Pierre Fabre créa son premier remède à succès, le Cyclo 3, pour soulager la maladie des « jambes lourdes », fait partie de la légende. Aujourd’hui, pour la pharmacie et la dermatologie, d’autres bras vont cueillir des centaines de milliers de plantes à travers le monde.

Pierre Fabre était assurément un homme à part. Ceux qui l’ont connu, gardent le souvenir d’un patron singulier, fortement attaché à ses hommes, fier de son entreprise - au point de revendiquer une esthétique architecturale pour chacun des nombreux bâtiments de son groupe -, mais un homme d’ici qui savait aussi regarder avec passion le monde - celui des continents riches mais alors délaissés de l’Afrique et de l’Asie, plus tard d’Amérique du Sud. Certains se souviennent de sa colère, lors d’un voyage en Afrique avec Jacques Chirac, lorsqu’il s’aperçut qu’on vendait aux populations locales des médicaments qui n’étaient que de vulgaires placebos. Il s’engagea aussitôt pour mettre fin à ce scandale en créant la Fondation Pierre-Fabre pour aider les pays pauvres à accéder à des produits de qualité et aux soins de première nécessité.

Aujourd’hui, c’est cette Fondation qui détient 85 % d’un groupe qui, en soixante ans, a racheté de nombreux laboratoires sur tous les continents et des marques prestigieuses, relancé des sites de soins abandonnés, investi dans des centres de recherches, collaboré avec les universités, et qui, pour satisfaire la fibre patriotique et gaulliste de son fondateur, fabrique toujours l’immense majorité de ses produits sur le sol français… et tarnais.

Car cette longue réussite collective qui se poursuit aujourd’hui malgré les crises et la concurrence, témoigne d’abord d’un enracinement local jamais démenti. Passionné par sa terre et son club de rugby, Pierre Fabre était pleinement un homme d’ici qui savait simplement regarder le monde avec intelligence.

Jean-Claude Souléry
 
 
Marqqueyrol.jpg
 
Ouverture des jardins du peintre Henri Martin à Marquayrol dès cet après-midi (14 h). Un véritable événement pour les 160 bénévoles qui ont contribué à sa réhabilitation. Venez nombreux entre amis ou en famille...
 
 
 
 
 
 
 


30/05/2022
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