2116- Revue de presse 46 posts

LES FAUX JUMEAUX

 

Macron et Mélenchon, même combat ? Si tout semble
opposer les deux hommes sur le fond, hormis
le ralliement du président sortant à la « planification
écologique » chère aux leaders Insoumis, l’un
comme l’autre ont la même manière de diriger leur parti
et de traiter leurs alliés. Ils ont chacun créé et façonné
leur propre mouvement, sans véritable organisation ni
débats internes mais tout entier à leur service, parti « gazeux
» selon l’expression en vogue, c’est-à-dire sans structures
stables. Comme par hasard, ces partis adoptent un
nouveau nom presque le même jour : En Marche devient
Renaissance et la France insoumise, sans changer de
nom, invente la Nouvelle union populaire écologiste et
sociale (Nupes).


L’histoire récente des deux blocs est pour le moins différente.
Un seul candidat, incontesté, dans un cas : Emmanuel
Macron, largement réélu quoi qu’on en dise ; quatre candidats
de gauche dans l’autre, dont trois ont mordu la poussière
tandis que Jean-Luc Mélenchon, quoique battu dès le
premier tour, s’installait en position dominante. Tous
deux ont bénéficié d’un phénomène de « vote utile », au
détriment de la candidate de droite en ce qui concerne Macron,
aux dépens des autres candidats de gauche pour Mélenchon.
Voilà pourquoi celui ci devrait manier avec prudence l’argument

du président mal élu au prétexte qu’il a obtenu des suffrages venus
d’ailleurs ; l’Insoumis en chef a lui aussi recueilli des voix
qui ne provenaient pas de sa famille politique. Mais il a
réussi à convaincre du contraire les autres partis de gauche
afin de les amener à résipiscence.


Au-delà de ces situations différentes, le parallélisme
des formes (et des chiffres) est assez troublant. Fort de
son score au premier tour, Jean-Luc Mélenchon se réserve
environ 350 circonscriptions. Fort de sa situation de président
réélu, Macron s’en octroie 400. L’un en laisse une
centaine à Europe Écologie, l’autre une centaine également
au MoDem. Le PS et le PC ont seulement droit à 70 et
50 circonscriptions, comme Édouard Philippe et son parti
Horizons (50). À chacun son allié privilégié, et les autres
dont on se méfie. Le parallèle s’arrête là : la majorité
présidentielle, après quelques tensions, est plus unie
que la Nouvelle Union Populaire qui devra affronter nombre
de candidatures dissidentes. Mais on ne peut s’empêcher
de penser qu’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon,
si d’aventure celui-ci décrochait Matignon, pourraient
sinon s’entendre, du moins se comprendre…

 

Bruno Dive édito du jour Sud-Ouest



06/05/2022
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