2059- Campagne présidentielle 21 posts

 Pécresse, attention danger

Bruno Dive édito Sud-Ouest

 

Après avoir triomphé dans un vote interne au sein de
son parti, voici Valérie Pécresse menacée d’être entraînée
dans une primaire qui ne dit pas son nom.


C’est ce que laissent augurer les sondages, qui la placent,
avec Marine Le Pen et Éric Zemmour, dans un mouchoir
de poche. La question, à trois mois tout juste du premier
tour de l’élection présidentielle, est bien de savoir qui, de
ces trois-là, aura le privilège d’affronter Emmanuel Macron.
Par ses récentes prises de position politiques, la candidate
LR s’est elle-même placée dans ce corner : on l’a vue,
le 31 décembre au soir, à la remorque de ses deux rivaux de
la droite radicale pour dénoncer la présence du drapeau
européen sous l’Arc de Triomphe. Puis on l’a entendue
dénoncer délinquants et trafiquants
dans un discours auquel il ne manquait que l’accent
corse de Charles Pasqua, et ressusciter cet objet cher à
Nicolas Sarkozy, le « Kärcher », le tout sous le regard vigilant
d’Éric Ciotti, en passe de devenir le directeur de conscience
de la candidate. Si l’on ajoute à cela les profondes divisions du
groupe LR, où près de la moitié des députés ont refusé de voter
le passe vaccinal, en dépit de ses consignes, on mesure
qu’à la difficulté de son positionnement, Valérie Pécresse

ajoute un problème d’autorité sur ses troupes.


La présidente de la Région Île-de-France a choisi une stratégie
qui consiste à parler à la droite plutôt qu’au centre,
à retenir ou à récupérer les électeurs tentés par Éric Zemmour
plutôt que ceux qui restent séduits par Emmanuel
Macron. Une stratégie de premier tour. On voit l’idée : se
positionner comme la candidate la plus à même de
battre le président sortant. Mais c’est aussi une stratégie
risquée car elle ne garantit pas, loin de là, la qualification
pour le second tour. Pour l’heure, elle semble même
contre-productive. Le petit état de grâce, qui a suivi sa
désignation début décembre, est déjà retombé. Et le départ
d’un Guillaume Peltier, ancien numéro 2 de LR, vers
Éric Zemmour montre qu’il ne suffit pas de multiplier les
clins d’oeil à la droite radicale pour enrayer l’hémorragie.
Une stratégie surprenante enfin, car elle ne correspond ni
à l’image ni au positionnement politique auxquels Mme
Pécresse nous avait habitués depuis des années. Il est
vrai qu’elle ne sera ni la première ni la dernière dans ce
cas. Et qu’elle n’est pas vraiment libre de ses mouvements,
ce qui s’avère fâcheux quand on postule à la fonction suprême.



10/01/2022
24 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion