2058- Actualités du département du Lot 25 posts

  1. Le maire de Figeac soutient l'aide financière du Lot
  2. pour la LGV Toulouse-Bordeaux

Conseiller départemental, André Mellinger, maire de Figeac, explique pourquoi il vote l'enveloppe de 29,4 millions d'€ du Département du Lot pour la construction de la LGV.

André Mellinger, maire de Figeac et conseiller départemental de Figeac-1.
André Mellinger, maire de Figeac et conseiller départemental de Figeac-1. (©JCB )
 

André Mellinger, maire de Figeac et conseiller départemental de Figeac-1 a voté l’enveloppe de 29,4 millions d’€ d’aides du Département du Lot pour la construction de la LGV Toulouse – Bordeaux. Arguments à l’appui, il défend son vote devant ses collègues.

 

Lors de la dernière séance plénière de l’année 2021, les conseillers départementaux du Lot ont adopté, sur proposition du président Serge Rigal, le plan de financement pour la réalisation des travaux liés au Grand Projet Sud-Ouest (GPSO), soit en l’occurrence une enveloppe de 29,4 millions d’euros étalés sur 40 ans.

Prenant la parole à l’issue de l’intervention de Francesco Testa seul élu à avoir voté contre ce projet, André Mellinger, conseiller départemental en charge des « Infrastructures et des usages numériques », a fait part de son argumentation en faveur de ce projet de construction d’une ligne TGV Toulouse-Bordeaux. L’élu argue d’emblée de son « indépendance d’esprit ». Il précise n’être affilié à aucune chapelle qui lui imposerait d’exprimer un « avis conforme ». Il assure cultiver sa « liberté d’esprit et de parole ». Le militant socialiste, laisserait-il entendre que ce n’est pas le cas pour tous ses confrères, en particulier Francesco Testa, membre du parti Europe Écologie Les Verts ?

En se référant à Martin Malvy

Au nombre des représentants du territoire du nord du Lot, géographiquement les plus éloignés de la gare TGV de Montauban, André Mellinger se réfère d’abord à Martin Malvy :

 

– « Lorsqu’en 1998 Martin Malvy a été élu président de la Région Midi-Pyrénées, il a commandé un audit sur l’état des réseaux SNCF. Il avait alors été choqué, quand la conclusion du rapporteur mentionnait : « un réseau en fin de vie ». André Mellinger explique que la lenteur de nos trains est due à plusieurs facteurs dont le nombre d’arrêts sur le parcours, l’état du matériel et surtout les caractéristiques de la voie ferrée. Il se montre pédagogue et prend une image :

– « C’est comme en voiture, s’il y a des trous partout sur la route et des virages tous les 100 m, forcément que la vitesse moyenne baisse, par rapport à un ruban droit et bien goudronné. » André Mellinger rappelle qu’à cette époque-là, la Région s’était engagée à régénérer des centaines de kilomètres de voies, notamment dans le cadre du Plan rail Etat-Région. Il précise aussi que le « train n’a pas de frontières » et une nouvelle fois pour illustrer son propos, il indique :

– « À Figeac, quand on voit arriver des TER, tantôt ils portent le logo de la Région Occitanie, tantôt c’est le logo de la Région Auvergne… le tout c’est de s’entendre pour que ça marche ! » Croisons les doigts.

 

« Lorsque le train au départ de Paris arrive trop tard à Brive, le voyage jusqu'à Figeac se poursuit en bus... »

André MellingerConseiller départemental du Lot et maire de Figeac

L’élu de Figeac fait appel à ses souvenirs…

Poursuivant le fil de son raisonnement, André Mellinger relève que cet ancien Plan rail évoqué précédemment, ne prenait pas en compte les liaisons inter-cités. Cette situation serait à l’origine, à ses yeux, de la constitution d’associations, telles « Tous Ensemble pour les gares » et l’association pour la ligne POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse). Il rappelle au passage, le rôle de l’association POLT, à laquelle est adhérent le Département : d’une part faire du lobbying, de façon à bénéficier d’une amélioration des voies et d’autre part obtenir que le matériel soit renouvelé. André Mellinger se remémore ensuite les souvenirs de ses voyages dans le Capitole Paris-Toulouse ; souvenirs, souvenirs :

– « Le Capitole était un fleuron à l’époque ! Car le TGV n’existait pas ! Le Capitole Paris-Toulouse, offrait la façon la plus rapide de circuler, même si parfois il fallait s’accrocher à la table au wagon-bar, parce que ça secouait un petit peu ! » Selon lui, ce serait à la fois faute d’entretien de la voie et par manque de renouvellement du matériel, que la situation se serait dégradée, donnant lieu à des retards, voire des fins de trajets s’opérant en bus. André Mellinger cherche à faire toucher du doigt les réalités :

– « Lorsque le train au départ de Paris arrive trop tard à Brive, le voyage jusqu’à Figeac se poursuit en bus en passant par Gramat, Assier… avant d’arriver à Figeac. » Un constat maintes fois répété !

André Mellinger appelle à « faire aimer le train »

L’élu Figeacois se pose ensuite des questions de fond, se gardant toutefois d’aborder le dossier de la LGV Bordeaux – Toulouse ; en ligne de mire, l’avion :

– « L’ennemi est-ce la vitesse, la voiture, l’avion ? » Et de pointer du doigt le fait que si l’avion était au départ au service de quelques « happy few » (d’heureux élus), celui-ci s’est grandement démocratisé, au point de concurrencer le train pour certains trajets. Peut-être est-ce là l’origine du drame ? Il n’hésite pas à qualifier de « déloyale » la concurrence de l’avion sur le train, car s’interroge-t-il, pourquoi prendre le train et payer 110 € – 120 €, quand pour 60 € on peut faire la même chose en avion ? André Mellinger ajoute que dans la mesure où les compagnies aériennes ont su faire aimer l’avion, il appartient aux élus et à la SNCF en premier lieu, de faire aimer le train. Si seulement on y avait pensé plus tôt ! Serait-ce un mea culpa ?

« Quelle meilleure façon pour faire aimer le train, que de proposer un moyen moderne ! »

André MellingerMaire de Figeac

André Mellinger n’est pas à court d’arguments pour justifier son vote ; il expose ses idées en jouant cette fois-ci la carte de la modernité :

– « Quelle meilleure façon pour faire aimer le train, que de proposer un moyen moderne ! » Il ajoute aussitôt :

– « Certes, le train n’est peut-être pas utilisé par tout le monde, mais l’image d’un train rapide, confortable et ponctuel, chose qui s’est malheureusement perdue, tout comme s’est perdue l’image d’avions autrefois ponctuels mais qui le sont de moins en moins, pourrait à nouveau susciter de l’intérêt pour le rail… Est-ce que ce n’est pas cela qu’il nous faut faire ? » L’élu du Figeacois enfonce le clou, avec un véritable plaidoyer en faveur du train :

– « Faire aimer le train sur des parcours d’exception, pour aller voir la tata à Paris une fois par an ou les cousins et après se servir des trains du quotidien, qui eux circuleront sur des voies modernisées, des TER de qualité, qui demain peut-être rouleront à hydrogène, portés par la Région ». Il termine avec une anecdote plutôt inattendue, dans ce débat concernant le vote du Département du Lot en faveur du versement d’une enveloppe pour la construction de la LGV Toulouse-Bordeaux :

– « Il y a quelques années j’étais allé en Alsace à un congrès consacré aux énergies renouvelables, pour préparer un autre congrès sur le même thème organisé l’année d’après à Figeac. Quelle n’a pas été ma surprise en me retrouvant à l’aéroport avec à côté de moi dans la salle d’attente le président de négaWatt et son épouse qui venaient à deux à ce congrès à Strasbourg. Je me suis dit alors qu’il y en a qui manient très bien la dialectique selon l’expression « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais ». Mais je sais que ce n’est pas le cas de Francesco Testa. » Voilà tout de même l’élu écologiste rassuré. M. Mellinger annonce qu’il en aura bientôt terminé avec son argumentation en faveur de la ligne LGV.

« Faire aimer le train sur des parcours d'exception... »

André MellingerConseiller départemental et maire de Figeac

À l’exemple d’Alexis de Tocqueville

Cette fois-ci, il se réfère à France Culture « qu’il lui arrive d’écouter, notamment à l’occasion de ses déplacements en voiture », affirme-t-il. Ce jour-là, il était question d’Alexis de Tocqueville et de la démocratie en Amérique. Il déclare :

– « Ce que tout le monde ne sait peut-être pas c’est qu’Alexis de Tocqueville a été président du Conseil général de la Manche et à ce titre il a développé nombre d’éléments ayant trait à la démocratie citoyenne, en indiquant que les lois doivent s’adapter aux coutumes et non pas l’inverse. À l’époque où le train s’est développé, déjà on s’était aperçu que les compagnies privées, avant que ne soit créée la SNCF, avaient des réticences pour investir, et que là où il n’y avait pas de profit elles n’y allaient pas. Conscient de l’intérêt qu’il y avait pour la Manche d’avoir un train, il avait fait voter une subvention par le Conseil général de la Manche, voilà j’en ai terminé. » L’argument est imparable ! Même si on eut préféré que l’élu du nord du Lot nous éclaire un peu plus sur l’intérêt que peut représenter pour les Lotois et les Lotoises, le fait de participer au financement d’une ligne TGV Bordeaux-Toulouse, à hauteur de 29, 4 millions d’€. Plusieurs autres conseillers départementaux sont également montés au crénau pour témoigner de leur soutien à ce vote…

Rappel du vote

27 conseillers départementaux ont voté Pour. Francesco Testa a voté Contre et six autres élus se sont abstenus : Alfred Mathieu Terlizzi, Gaëligue Jos, Véronique Arnaudet, Régis Villepontoux, Jean-Pierre Jammes et Dominique Bizat.

Article à retrouver dans La Vie Quercynoise, parution de jeudi 6 janvier 2022.

 



08/01/2022
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