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« J’avais les larmes aux yeux » : l’incroyable exploit de Léon Marchand aux Jeux a fait chavirer le Club France
Ils se sont tous massés là, sur la pelouse de la Villette, ou à l’intérieur de la Grande Halle. Persuadés qu’ils allaient vivre un moment d’histoire. Au Club France, le QG des Bleus lors de ces JO à domicile, la foule a vibré, hurlé, pour Léon Marchand. Scandé le prénom de la nouvelle idole française. Il est 20h37 quand la star plonge pour son premier exploit. La foule s’enflamme dès les premiers mouvements du prodige.
Et que dire de ces derniers 50 m de légende sur le 200 m de papillon ? C’est comme si les 20 000 personnes amassées devant les deux écrans géants, l’un sur la pelouse de la Villette, l’autre à l’intérieur de la Grande Halle, avaient poussé Léon à dévorer tout cru le Hongrois Milak.
Dans la Halle avec sa jauge à 5 000 personnes, malgré la chaleur, c’est plein à 95 % à 20h30. « Les gens sont on fire, souffle une responsable. Les gens sont rentrés dans la Halle en avance, pour voir Marchand. Ceux dans la queue sont partis en courant au bar en face voir la première course. Les gens sont fous. Ils courent partout, manquent de tomber. »
À l’intérieur, Emilie, 41 ans, venue des Hauts-de-Seine après son travail, est là depuis longtemps, au premier rang. « La première finale, c’était un truc de malade. Je ne pensais pas qu’on pouvait atteindre autant de décibels. Je n’ai plus de voix. Il était incroyable parce qu’il était en retard et il est remonté. C’est un surhomme ! Léon Marchand président et Premier ministre ! Après, j’irai voir la vasque dans le ciel et je m’endormirai avec des rêves plein la tête. Ça fait tellement de bien après ce qu’on a vécu ces derniers mois. »
« C’est une folie ce mec, il est trop fort »
Nolan, 22 ans, arrivé de Pau pour les JO, n’en revient pas non plus : « C’est une folie ce mec, il est trop fort ! Et ici il y a une ambiance de dingue, je ne pensais pas que ça allait être aussi fou, tout le monde crie, c’est génial ! » Au même moment du côté de la pelouse, plus un seul centimètre n’est disponible. Max, 30 ans, hallucine : « Tout le monde était en stress, on ne comprenait pas pourquoi il n’était pas devant. Et là, il fait une coulée incroyable, il revient quasiment au niveau du Hongrois, il le massacre. J’ai des frissons, j’avais les poils comme ça. C’était incroyable ! » « J’avais les larmes aux yeux, alors que le sport, d’habitude, je m’en fous », avoue Rosalia, 28 ans.
Le groupe Vegedream se produit à 21h30 dans la Grande Halle dans une relative indifférence, devant un public encore sous le choc de cette remontada de légende. À l’extérieur, impossible de circuler vu le monde. Or, la pelouse et ses 20 000 places sont censées être vidées à 22h30, pour ne garder que les 5 000 de la Grande Halle.
À champion d’exception, mesure d’exception. La pelouse et son écran géant restent ouverts plus longtemps, pour laisser aux supporters présents dehors la possibilité de voir leur idole nager sa deuxième finale historique. Les « Lé-on !, Lé-on ! » se succèdent à chaque sortie de tête du bientôt triple champion olympique. Marchand remporte aussi le 200 m brasse. « C’est une machine de guerre ! » Tout le monde est debout sur la pelouse. Personne ne veut partir. La Villette n’oubliera jamais ce moment d’histoire.
