2042- La Présidentielle en préparation 36 posts

Un caillou dans la chaussure

édito Sud-Ouest Bruno Dive

 

Avec des amis pareils, Valérie Pécresse n’aura pas
besoin d’adversaires. À peine éliminé de la compétition
pour l’investiture LR, Éric Ciotti lui a reproché
de ne pas tenir le bon message, au motif que
celle-ci n’a pas l’intention de reprendre à son compte
toutes ses propositions. Un clash qui fait désordre au
lendemain de la belle photo unitaire que Les Républicains
avaient réussi à afficher après sa victoire ; victoire
nette mais pas sans nuage car les 40 % d’Éric Ciotti
confirment que l’ancien parti de Jacques Chirac et de
Nicolas Sarkozy poursuit sa dérive vers la droite radicale.


La désormais candidate LR à l’élection présidentielle
est sans doute la concurrente la plus redoutable
d’Emmanuel Macron, pas seulement parce qu’elle est
une femme et que cette élection démontrera peut-être
que le temps des femmes est
venu. Trois d’entre elles
portent les couleurs de trois
grands partis d’hier ou d’aujourd’hui
: Marine Le Pen,
Anne Hidalgo et donc Valérie
Pécresse. Celle-ci est aussi la
plus « centriste » des candidats
LR, celle qui était jusqu’à
présent la plus « Macron compatible»,

même si – primaire oblige –

elle a considérablement durci son discours,
notamment sur les questions d’immigration

et de sécurité.


L’incident Ciotti illustre,
plus tôt que prévu, la difficulté de la campagne qui
l’attend. Qu’elle reprenne les idées de son rival et elle
laissera un espace considérable à Emmanuel Macron.
Qu’elle s’en démarque au contraire – comme elle a
commencé de le faire samedi soir – et Éric Ciotti, fort de
son score, reprendra sa liberté. D’autant qu’un autre
Éric lui fait de l’oeil. Avec cette absence de subtilité qui
le caractérise, Éric Zemmour a profité du grand discours
qui a lancé sa campagne hier à Villepinte pour
faire applaudir « son ami Éric Ciotti » auquel il tend les
bras. Entre Zemmour et Macron, Valérie Pécresse devra
tenir les deux bouts de la chaine si elle ne veut pas
perdre le peu d’électeurs (moins de 15 % pour l’heure)
qui restent fidèles à LR ; pratiquer elle aussi une sorte
de « en même temps ».


À peine désignée, Valérie Pécresse, tel Yannick Jadot, a
trouvé sa Sandrine Rousseau en la personne de Ciotti :
le rival qui colle comme un chewing-gum à la chaussure,
la mauvaise conscience radicale qui ramène sans
cesse à la pureté de la cause. Sa tâche est d’autant plus
ardue que, désignée par un corps électoral restreint,
elle ne bénéficiera pas de la même dynamique que
celle qui avait profité un temps à François Fillon.



06/12/2021
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