1916- Léon Gambetta ou le rêve brisé 4 posts

Léon Gambetta, député, ministre de l'intérieur, président du conseil des ministres, né le 2 avril 1838 à Cahors au second étage de la rue du lycée (Wilson) , déclaré le 3 avril (un Bélier encore!), est sans conteste, la figure marquante de la ville.

Lors de sa jeunesse tumultueuse, il perdit un oeil accidentellement dans la boutique du coutelier Galtié, près de celle de son père.("Gambetta ou le rêve brisé", Daniel Amson-Ed. Tallandier).Sa famille originaire de Celle-Ligure près de Savone, tenait une épicerie italienne, le bazard Génois dont on peut encore apercevoir l'enseigne restaurée, place Chapou, (grâce à l'architecte Dominique Pujol).Sa mère  Marie-Madeleine-Orazie Massabie était originaire de Molières, Tarn et Garonne .

 


 

Bien qu'il exerça peu sa profession, il fut avocat au barreau de Paris où il connut la gloire, tout jeune en 1868, au procès Baudin .Il devint rapidement la coqueluche des cafés du quartier latin (Le Procope),des milieux politiques parisiens qu'il fréquentait avec beaucoup d'amis jeunes ambitieux opposants à l'empire et animait de plaidoiries et de déclarations enflammées. Ce fut un grand orateur, un véritable tribun à la voix chaude et sonore.

En 1969 il passe pour être l'auteur du programme radical dit de Belleville, candidat dans ce quartier qui sera bientôt  le fief des communards, puis élu contre Hyppolite Carnot un républicain modéré (une des "vieilles barbes" de 1848), le 24 mai 1869.Il n'a fait que demander "un cahier de doléances" à des délégués de ce quartier, cahier qui lui fut soumis et qu'il accepta pour des raisons électoralistes dans un premier temps. Nous y reviendrons pour montrer comment Gambetta ,comme une éponge ,sait capter les idées du moment, puis les abandonner...Il sera élu à Marseille, devançant Thiers au premier tour, au scrutin de ballotage le 6 juin 1869.Il choisit de siéger comme député de Marseille au Corps Législatif parmi la minorité Républicaine dont il est le porte parole.(voir ,la synthèse d'une étude sur "les gambettistes").

Membre du gouvernement de la Défense Nationale pendant la guerre de 1870, après l'écrasante défaite de Sedan(4 septembre) où Napoléon III est fait prisonnier, il participe,le 4 septembre 1870, à la déchéance de Napoléon III et à la proclamation de la IIIème République. Avec Jules Favre il est partisan du maintien de l'ordre.

Ministre de l'intérieur il quitte Paris en  ballon le 7 octobre 1870 afin de ne pas rester prisonnier dans la capitale assiégée et de préparer la Résistance à Tours. Pour lever des armées, il prend alors en plus de l'intérieur, le ministère de la guerre.

Il refuse de capituler mais signe un armistice pour pouvoir préparer la guerre à outrance. Le monument des mobiles du Lot, sur la place du même nom, au bas de la rue de la Barre rend hommage aux combattants de cette guerre.

Gambetta s'oppose à Thiers à Jules Simon et à beaucoup d'autres qui  le vomissent, se méfient de cet orateur fougueux. Le voilà maintenu provisoirement à l'écart du pouvoir. Elu à la fin de la guerre député dans 10 départements, il opte pour le Bas-Rhin rattaché à la Prusse. Thiers installe son gouvernement à Versailles. C'est la commune de Paris.

Il est enfin nommé Président du Conseil, chef du gouvernement en novembre 1881.Dès janvier 1882,il échouera.

Peu de temps après ,le 31 décembre, dans sa propriété "Les Jardies" à Ville d'Avray, il meurt d'une occlusion intestinale ,consécutive à une blessure à la main droite et à l'avant bras par un coup de feu qu'il s'est probablement tiré lui même accidentellement dans sa chambre où il était en compagnie de sa maîtresse Léonie Léon.

La statue élevée à Cahors au bas des allées Fénelon, place François Mitterrand, autrefois place Briand, a été inaugurée en avril 1884,elle est du sculpteur Falguière. D'autres personnages de bronze ont été fondus sur ordre de Vichy pendant la seconde guerre mondiale.

Grand orateur, fougueux indomptable, querelleur, un brin vantard et négligé, souffrant des intestins, coureur de femmes et désireux d'être aimé ,avide de pouvoir, il incarnerait ,aux yeux de certains qui ne les aiment guère ,les qualités et les défauts  des  politiciens cadurciens à travers les âges !.....

Sa mort prématurée, à 44 ans, et "son rêve brisé"(André Malraux),transformera "sa vie en destin".



publié le 14/02/2006 1068 visites
 
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Le programme de Belleville ou comment recréer La république

Le programme de Belleville que d'aucun présentent comme le programme radical dont l'auteur serait Léon Gambetta, n'a rien de "radical" au sens des années 2000,et tout de radical au sens propre. Rédigé par des délégués du quartier de Belleville par un comité de circonscription, il est soumis à Gambetta candidat en mai 1869 contre Hippolyte Carnot, républicain modéré, il est accepté par notre compatriote, avant l'élection...par  intérêt électoral. Ensuite ce sera autre chose!...Il refuse le mandat impératif et choisit d'être député de Marseille où il est élu en juin.

Ce programme de Belleville est le reflet des aspirations d'un quartier populaire, qui deviendra bientôt le fief des communards pendant la Commune de Paris. Il demande la séparation des églises et de l'Etat, l'instruction primaire gratuite, laïque et obligatoire, l'élection des fonctionnaires, la suppression des armées permanentes....Avec la guerre et la victoire des prussiens, les républicains amis de Gambetta ,derrière lui, abandonneront le pacifisme pour la poursuite de la guerre et le pouvoir éphémère du gouvernement de la défense nationale.

 
 
 Nathalie Bayon, chercheur ,a mis en ligne le 20juin 2005,un article intitulé: "le groupe gambettiste" dans la Revue d'histoire du XIXè siècle"2000 20/21,Varia, dans lequel elle expose un point de vue intéressant et original , montrant ce que "son action politique (de Gambetta) doit à une entreprise collective de mobilisation, fondée sur la mise en scène de son charisme" .Le groupe "gambettiste" s'est formé au "Procope" puis "au café de Madrid" dans le quartier latin dans lequel de jeunes provinciaux unis par des intérêts communs ou des liens amicaux se partagent les rôles.
Leur union derrière Gambetta "garantit la solidité de leurs positions" républicaines.
"Ce nom, produit d'une entreprise collective, revînt ensuite à son propriétaire". La lutte contre l'empire les a agrégés. La guerre contre la Prusse leur permet d'accéder au pouvoir ,sans programme, et à des postes importants de l'Etat, derrière Gambetta pendant le gouvernement de la Défense Nationale, à Tours et à Bordeaux: Ministres, préfets, députés, maires, hauts fonctionnaires...Ce pouvoir fut éphémère. "La démission de février 1871 est une démission commune....Le groupe se retire de la scène politique et se disperse"
 
 


09/02/2021
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