Dans la nuit de lundi à mardi, Lionel Marsaud, le patron de l’hôtel-restaurant La Chartreuse à Cahors a assisté, impuissant, à la montée des eaux. L’établissement est fermé jusqu’en mars, le temps de réaliser les travaux nécessaires.
L’eau a coulé depuis une semaine. Mais dans son hôtel-restaurant La Chartreuse au bord du Lot à Cahors, c’est comme si c’était hier tant les dégâts sont encore impressionnants après les inondations de mardi. Lionel Marsaud, le patron de l’établissement et par ailleurs président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie 46 a épongé avec son équipe, nuit et jour.
La boue a disparu du carrelage et le mobilier emporté par le courant a retrouvé sa place. « On est épuisé, on a passé des journées à tout nettoyer, tout mon personnel a été mobilisé, l’équipe s’est montrée exemplaire », confie le gérant.
Lundi, il a regardé les prévisions sur le site Vigicrues. « Je pensais qu’on aurait 30 cm d’eau à l’intérieur, par précaution, on avait sauvegardé du mobilier et du matériel », explique-t-il. Mais cela ne suffira pas. Car lundi soir, inquiet, Lionel Marsaud se rend sur place. Là, pendant de longues heures, il va rester impuissant face à la montée des eaux.
Je me suis réfugié à l'étage puis j'ai dû me résoudre à quitter les lieux, c'était devenu trop dangereux
« C’est un sentiment terrible très bizarre, celui d’être complètement désemparé, je regardais, je ne pouvais rien faire, même en ayant fait tout mon possible, en ayant renforcé l’étanchéité cela n’aurait servi à rien, l’eau rentrait de partout, même de la bouche d’égout », confie-t-il. « Je me suis réfugié à l’étage et puis, vers 6 heures du matin j’ai dû me résoudre à quitter les lieux, c’était devenu trop dangereux pour moi », raconte-t-il, encore choqué.
Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il assiste à une telle scène: en 2018, le Lot avait aussi débordé, 30 cm d’eau s’étaient engouffrés dans son établissement. Mais cette fois-ci, ça n’a rien à voir. « Du matériel a été emporté par les eaux, il y a tout à refaire dans la cuisine, repeindre les murs, refaire le système électrique… », liste le patron. Une triple peine pour lui et son équipe: « Le rez-de-chaussée avait été entièrement rénové il y a deux ans, sans parler du Covid qui nous pénalise aussi », lâche-t-il.
Maigre consolation: Covid oblige, la Chartreuse était fermée le jour de la montée des eaux. Car s’il y avait eu du personnel et des clients à l’intérieur… Lionel ne préfère pas imaginer. D’après la première estimation de l’expert mandaté par l’assurance, les dégâts se chiffrent entre 400 000 et 600 000 euros. Les 26 salariés se retrouvent au chômage technique, alors que les travaux commencent cette semaine. L’hôtel a bon espoir de pouvoir rouvrir en mars mais le restaurant devra patienter jusqu’en avril, le chantier s’annonce plus long. D’ici là, l’eau sera passée sous les ponts.