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ÉDITORIAL

Covid-19 : la France n’est pas la seule à sonner le tocsin


 

Covid-19 : la France n’est pas  la seule à sonner le tocsin
Jean-Michel Helvig      
 
PAR JEAN-MICHEL HELVIG, PUBLIÉ LE .

En Europe, la tendance est couramment jugée « inquiétante », sinon « préoccupante »

Tous les pays européens, à des degrés divers, connaissent aujourd’hui une remontée des cas de contamination au Covid-19. La tendance est couramment jugée « inquiétante », sinon « préoccupante », que ce soit en Allemagne, qui passait pour exemplaire dans la gestion de la crise sanitaire, au Royaume-Uni, qui n’en finit pas de payer les erreurs initiales du gouvernement Johnson, et bien sûr en France, dans le peloton de tête des contaminations

 
 

Alerte rouge (ou fortement orangée) à peu près partout donc, l’Italie se distinguant paradoxalement par une reprise certes des contaminations mais bien plus lente qu’ailleurs, alors qu’elle a été et demeure le pays européen le plus précocement et cruellement affecté par le nombre de décès dus au Covid-19. La raison avancée est que les Italiens ont connu un tel traumatisme face à des hôpitaux débordés, saturés, et des alignements de cercueils évacués d’urgence par l’armée, qu’un puissant sentiment de péril commun soudant la nation les a conduits à mieux respecter qu’ailleurs des règles particulièrement strictes en matière de gestes barrières mais aussi de protocoles sanitaires.

 
 

L’Italie n’a pas, à l’instar de ce qui a pu se produire en France, baissé la garde au moment du déconfinement au début de l’été. La mission d’évaluation de la gestion de la crise du coronavirus nommée par le gouvernement français, et dirigée par un médecin suisse qui en garantissait l’indépendance, a rendu ce mardi ses premières conclusions qui font apparaître sur les six mois écoulés des « défauts manifestes d’anticipation, de préparation et de gestion ».

Un constat peu flatteur, compensé cependant par l’observation que la France peut présenter un bilan moins négatif pour ce qui est de la surmortalité due au Covid-19 et qu’en matière économique ses choix ont été satisfaisants au regard de la situation. Mais il semble que le pays paye aujourd’hui des discours publics exagérément optimistes au sortir de deux mois de confinement qui ont pu alimenter le sentiment que la crise épidémique était derrière nous. Cela peut se comprendre, tant la population était au bord de la crise de nerf, et l’économie de « l’écroulement ». Ce relâchement a peut-être rendu le gouvernement – par ailleurs polarisé sur sa politique de relance économique à la rentrée – moins réactif aux avertissements adressés par le Conseil scientifique au courant de l’été.

 

La France n’est pas seule dans ce cas, et il est frappant que, partout ailleurs, un même éventail de mesures est maintenant envisagé ou déjà utilisé : fermeture des bars et restaurants, confinements locaux, restrictions de circulation nocturne (pour ne pas prononcer le mot glaçant de « couvre-feu »), limitation des réunions publiques et privées, etc. A Emmanuel Macron de rendre ce soir convaincant le dosage le plus approprié pour les Français.

 

La République des Pyrénées



14/10/2020
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