1370 - Le Grand Débat 43 posts

LES RICHES, A LA NICHE!

La France, ses grands crus viticoles, ses 350 fromages… et ses 470 niches fiscales. Il était inévitable que celles-ci, qui font pourtant partie de notre patrimoine et ajoutent à notre charme, soient interrogées à l’occasion du Grand Débat. Le plus étonnant est que ce soit un ministre, qui plus est venu de la droite, qui ait mis les pieds dans l’écuelle. Sans doute ce débat pourrait-il être l’occasion de remettre à plat une fiscalité française complexe, inextricable et parfois désuète, dont les niches fiscales sont l’un des symboles. Tout au moins n’est-il pas indigne d’en vérifier l’efficacité et la bonne attribution des sommes. Mais gare à l’incohérence, et la stigmatisation de ces classes moyennes supérieures, sans cesse mises à contribution.

 

L’incohérence guetterait en effet si, pour supprimer des niches, l’on revenait sur le remboursement partiel de la taxe sur le gazole pour le transport routier ou pour les agriculteurs. Ou si l’on en finissait avec les aides aux travaux d’isolation des logements. Revenir sur la défiscalisation partielle des emplois à domicile signifierait faire repartir à la hausse le travail au noir. Et ainsi de suite. Plus inquiétante est cette obsession qui semble avoir saisi le gouvernement de traquer les « riches » pour répondre aux revendications des gilets jaunes sans remettre en cause la suppression (partielle) de l’ISF dont Emmanuel Macron a fait un totem. Depuis deux mois, Bruno Le Maire et Gerald Darmanin furètent, prospectent, lancent des ballons d’essai, à la recherche de sous pour éponger les 15 milliards lâchés par le président un soir de décembre.

 

Un jour, il est question de ne plus supprimer la taxe d’habitation pour les 20% les plus riches (c'est-à-dire ceux qui gagnent plus de 2500 euros par mois…). Un autre jour, on songe à instaurer une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu, dont il faut rappeler qu’il n’est payé que par 42% de la population. Pistes pour l’heure abandonnées, et voici que surgit celle des niches fiscales dont seraient privées les plus aisés alors qu’elles sont déjà plafonnées à 10.000 euros. Rappelons que la fiscalité française est déjà l’un des plus redistributive. S’en prendre toujours aux mêmes, ceux qui ne manifestent pas, ne cassent pas et ne s’exilent pas non plus, trop riches pour échapper aux aides et pas assez pauvres pour être dispensées d’impôts, voilà qui pourrait lasser. Et causer d’importants dégâts dans ce qui reste le cœur de l’électorat d’Emmanuel Macron

 

Bruno DIVE



07/02/2019
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