1358- La République en danger 227 posts
La République en danger.
édito Bruno Dive
Qui aurait dit, il y a encore trois semaines, que la France se retrouverait en état d’insurrection et ses institutions démocratiques menacées ? Car nous en sommes là, à la veille d’un quatrième samedi de « manifestations » qui s’annonce comme celui de tous les dangers. Un mouvement social de nature inhabituelle, au départ bon enfant et longtemps regardé avec sympathie par une grande partie de la population, a fini par dégénérer, sous le coup des maladresses gouvernementales, d’une radicalisation interne et de l’agrégation des inévitables nervis gauchistes et fascistes, toujours complices quand il s’agit de s’en prendre à la paix civile et à la République. Tout cela ne serait que désolant et inquiétant si ne s’y ajoutait le spectacle désespérant d’oppositions revanchardes qui tentent sans vergogne de se refaire une petite santé politique sur le dos des « Gilets jaunes ».
Il sera toujours temps de pointer les responsabilités d’Emmanuel Macron, son comportement parfois provocateur et sa politique que l’on peut trouver injuste. Il sera temps aussi d’établir la liste des fautes d’Edouard Philippe, des insuffisances gouvernementales, et sans doute de changer un dispositif politique décidément bien faible. Mais ce temps appartient à celui de la démocratie ; or aujourd’hui c’est elle qu’il s’agit avant tout de défendre. Car nous en sommes là quand circulent des appels au meurtre de parlementaires ou de ministres ; quand un leader du mouvement appelle en direct sur une chaine d’information à prendre l’Elysée ; quand s’affiche au grand jour la volonté de tuer des policiers et de mettre à sac la capitale de la France. La réponse, pour l’heure très modérée, du gouvernement sur le plan sécuritaire étonne. Elle contraste en tout cas avec le ton alarmiste utilisé par la présidence.
Face au péril, quelques uns commencent enfin à réagir. François Hollande, qui doit faire oublier son pas de deux avec quelques Gilets Jaunes, lance un appel au calme. Même esprit de responsabilité chez le président du Sénat, Gérard Larcher, ou chez les syndicats, jusqu’à présent eux aussi dépassés par les évènements. L’on reste en revanche consterné par l’attitude de certains dirigeants de l’opposition. Leur refus de ne pas appeler à manifester demain, voire l’exaltation à laquelle ils se livrent du mouvement insurrectionnel, restera comme une tâche indélébile dans leur petit parcours politicien.
Sud-Ouest
Vincent Rosati a partagé une publication.