1354- Le Bistro de la Paix 22 posts

Le sens d ' une célébration par Bruno Dive

 

Après avoir salué le résultat du référendum en Nouvelle-Calédonie et surtout l’ambiance positive qui a entouré son organisation, Emmanuel Macron entamait hier soir son « itinérance mémorielle » qui, six jours durant, va l’entrainer sur des lieux emblématiques de la Première Guerre Mondiale. Le passage de l’un à l’autre peut paraitre rapide mais, outre le fait qu’il s’agit d’une coïncidence de calendrier, il répond à une certaine logique. Car qu’allons nous célébrer cette semaine, un siècle après l’armistice du 11 novembre 1918 ? Incontestablement, le sacrifice de centaines de milliers de jeunes gens qui ont vécu l’enfer des tranchées et dont beaucoup ne sont pas revenus. Assurément la douleur des familles, presque toutes touchées, le saignement des villages que retracent nos monuments aux morts avec leurs longues litanies de noms. Mais au-delà : allons-nous célébrer la victoire ou la réconciliation ? La nostalgie d’une gloire qui se révéla bien éphémère, ou le refus d’un carnage qui se révéla souvent inutile ? Allons-nous méditer les leçons de l’Histoire, le refus des engrenages que l’on finit par ne plus maitriser ? Ou renouer avec les facilités du repli sur soi et les mirages du nationalisme ?

 

C’est en cela qu’à sa toute petite échelle, la Nouvelle-Calédonie vient en exemple. Ce territoire, promis il y a trente ans à une guerre certaine, a refusé d’entrer dans cette logique infernale, parce que des adversaires ont su se parler, sous l’égide de la France. En quelque sorte, Rocard a réussi à l’autre bout du monde là où Jaurès avait échoué chez nous. Poursuivant la voie ouverte par ses prédécesseurs, soucieux d’incarner toutes les facettes de l’Histoire de France, et notamment celles de la Première Guerre Mondiale, Emmanuel Macron a choisi de n’en négliger aucun aspect. Il ira aussi bien à Verdun, lieu de victoire, qu’à Morhange, endroit d’une défaite oubliée, mais l’une comme l’autre, terrains de terribles massacres. Il sera aux côtés de l’anglaise Theresa May comme à ceux de l’allemande Angela Merkel. Certains ont cru bon de reprocher au président de ne pas donner un aspect assez militaire à ces commémorations. Quelle erreur ! Car à l’heure du couple franco-allemand et, malgré tout, de la construction européenne, mieux vaut méditer sur cette guerre qu’aucun dirigeant de l’époque n’a vraiment voulue, mais qu’aucun n’a su empêcher. Et dont personne ne mesurait alors les conséquences.

 

 
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05/11/2018
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