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Alain Grand Bernard citoyen attentif

Sondage Terra Nova : la gauche la plus bête du monde

 

Vous l’avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux et dans quelques articles de presse, un sondage envoyé par la République En Marche à ses adhérents a fait polémique auprès de quelques militants de gauche au prétexte que des questions reprendraient « la sémantique du Front National ». Vous trouvez en effet dans ce sondage des affirmations très crues (« l’islam est une menace pour l’Occident », « il y a trop d’immigrés en France », « on ne sent pas chez soi comme avant ») sur lesquelles on demande aux répondants de se positionner via 6 choix allant de « tout à fait d’accord » à « tout à fait en désaccord » en passant par « ne se prononce pas ».

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D’autres questions qui n’ont pas fait débat portent sur l’écologie (« il faut remplacer les centrales nucléaires par des énergies renouvelables ») ou sur la fiscalité (« en matière de justice sociale, il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres »).

Mais qu’est-ce que ce sondage et qui l’a commandé ? A vrai dire, il ne s’agit pas d’un sondage au sens où vous l’entendez mais d’une enquête sociologique sur les adhérents de la République En Marche, enquête créée et pilotée intégralement (y compris dans le choix des questions) par le think tank de gauche Terra Nova.

Son directeur général, Thierry Pech l’a précisé au journal Le Monde : « l’initiative de ce sondage nous appartient. On a considéré qu’il y avait des objets politiques nouveaux en France, que LREM en faisait partie et qu’il serait intéressant de connaître la sociologie de leurs adhérents ». En Marche, qui seule peut contacter ses adhérents (et c’est rassurant), s’est chargée de l’envoi du questionnaire et rendra anonymes les réponses avant de les transmettre à Terra Nova, mais ne sera pas partie prenante dans leur analyse. Voilà pour le contexte.

 

Une enquête sociologique classique dans la recherche politique

Mais pourquoi diable (comme le dirait Christian Jeanpierre) ces questions étranges sur l’islam et les migrants ? Eh bien il s’agit d’une chose extrêmement banale et habituelle dans ce genre d’enquête sociologique concernant les adhérents d’un mouvement politique.

Thierry Pech l’expliquait encore au Monde : « dans ce sondage, l’on retrouve une grande variété de types d’affirmations, pouvant être qualifiées de réactionnaires, de gauche, de droite, d’écologistes ou encore de modérées ». Et c’est vrai que les autres (nombreuses) questions de ce sondage reprennent en effet des convictions issues d’autres familles politiques comme celle écologique ou l’extrême gauche ainsi que je vous l’indiquais plus haut.

Pourquoi cette méthode ? « Ce sont des questions très utilisées dans les enquêtes politiques : elles permettent de faire des comparaisons entre les études et entre les partis » précisait encore une fois Thierry Pech au Monde. Aussi, rien d’étonnant à retrouver effectivement des questions similaires dans le baromètre de la confiance politique réalisé par Opinion Way pour le Cevipof qui fait référence auprès des chercheurs, politiques de tous bords et journalistes.

Mieux encore alors que des socialistes participent en ce moment même à la polémique, en 2014, un rapport là encore du Cevipof sur la sociologie des adhérents du PS demandait le degré d’adhésion aux affirmations « il y a trop d’immigrés en France » et « maintenant on ne sent plus chez soi comme avant », sans déclencher alors la moindre vague. Et pour le directeur général de Terra Nova : « si l’on renonce à ces questions, on renonce à tout un pan de la recherche comparée telle qu’elle se pratique depuis des dizaines d’années en Europe. Tout cela n’est, hélas, qu’une vaine polémique ». Voilà pour les faits.

 

Une gauche en mal de polémiques débiles

Cette nouvelle polémique alimentée par les plus grands cerveaux de la gauche parmi les insoumis et les socialistes (c’est de l’ironie) en dit long sur l’état de délabrement idéologique qui traverse ces familles politiques. Pas une semaine ne se passe sans que ne soit reproché à Macron, à son gouvernement ou à son mouvement politique une déclaration, un comportement ou une décision sur la base de citations tronquées, d’éléments hors contexte ou d’une mauvaise foi franchement abrutissante.

Rien que la semaine dernière, nous avons eu le droit à la polémique sur la vaisselle commandée par l’Élysée, comme si l’on pouvait véritablement s’offusquer d’une commande publique donnant du travail à des centaines de salariés de l’établissement public qu’est la Manufacture de Sèvres et contribuant à l’image de la France à l’international (image qui rappelons-le a rapporté 42,5 milliards d’euros de recettes en 2016 à notre pays). C’est la stratégie théorisée par François Ruffin de « faire chier Macron sur des trucs à la con » poussée à l’extrême !

Mais si la gauche fait ce qu’elle veut (je n’ai pas à lui donner de conseil), croit-elle sincèrement que c’est en prenant les gens pour des imbéciles qu’elle peut avoir une quelconque chance de gagner demain les élections ? Mélenchon se félicite de son score à la présidentielle qui l’a mené « aux portes du pouvoir » mais ce score est totalement trompeur : il repose en grande partie sur l’effondrement du PS (6% pour Hamon), celui de l’extrême gauche (moins de 2% pour le NPA et LO) et le bloc total de cette famille politique a considérablement reculé entre 2012 et 2017, passant d’un total de 43,75% en 2012 (Hollande, Joly, Mélenchon, Poutou et Arthaud) à 27,67% en 2017 (Mélenchon, Hamon, Poutou et Arthaud) !

Pourquoi ? La faute à une déconnection totale du réel pour les socialistes — Hamon par exemple qui croyait que la fin du travail allait le faire porter par les foules au Palais de l’Élysée — et à une attitude totalement extrémiste, violente et populiste (« dégagez-les ») pour les insoumis. En refusant d’affronter le réel, de revoir son logiciel idéologique et en se montrant fainéante, lâche et dogmatique dans son analyse du quinquennat Macron, la gauche française risque ni plus ni moins de disparaître.



21/06/2018
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