1303- Léon Gambetta donne à nouveau de la voix 32 posts
Ils ont osé...Une fois de plus, l'on m'a tiré de mon sommeil de plomb hier ! à mes pieds, sont passés ces salariés protestataires avec à leur tête cette guerrière cégétiste qui crache, gueule, éructe dans son haut-parleur! çà fait fuir les pigeons jusqu'au toit de la cathédrale et çà flambe les oreilles au risque de crever les tympans à ces "marcheurs du boulevard"...
Drôle d'ambiance dans ce cortège où les fainéants stigmatisés par Macron défilent pour protester contre les ordonnances détricotant en mode express le Code du travail qu'ils disent. Ce fût un mélange de colère sourde car j'ai vu parmi eux beaucoup de gens qui ont voté pour ce président afin de faire barrage à l'extréme droite, pas mal de résignation, certains pensant que cette bataille était perdue d'avance mais que d'autres, victorieuses pouvaient suivre et de la détermination. Nombreux estimant qu'il ne faut surtout rien lâcher. Pas facile pour un gouvernement qui cherche en vain l'équilibre annoncé entre "flexibilité et sécurité "...
Ah je le dis sans détour : ils ont mis le bordel ! Oui comme l'a dit récemment le Président de la République qui ne mâche pas ses mots en s'inspirant peut être du langage de la rue ? Il me souvient qu'en visitant des pêcheurs bretons, Sarkozy avait balancé un " casse-toi pauvre con". Peu glorieux non plus même si cet agité de première avait l'art d'enfumer. J'avais entendu çà de la lecture d'un passant assis sur mon socle " Ce que j'ai dit, je le ferai parce que je vous le dois". Belle envolée pour finalement ne rien faire. Il est parfois sage de se méfier des mots au passé chargé. Il me souvient qu'un lecteur du journal local, assis à mes pieds avait lu que Sarko avait repris le terme " Chienlit" après l'agression de deux responsables d'Air France. "Chienlit" un mot entré dans l'histoire par la grande porte de de GAULLE qui l'avait prononcé pendant les émeutes de Mai 68 selon ce qu'a rapporté notre voisin de Cajarc, Georges Pompidou, en ouvrant un conseil des Ministres.
Oui, le bordel se prépare et ce mot était sur le bouche de tous les passants qui se réchauffaient ce matin au soleil naissant, avant d'aller au marché. Bordel avec les fêtes foraines qui arrivent et qui vont priver de stationnement le haut du Boulevard. Le vendeur de pains trouvait vite quelques alliés pour s'en plaindre, estimant que ces animations vidaient le portefeuille en même temps que les commerces locaux ! Bordel dont aller profiter les petites et moyennes surfaces en périphérie de la ville. Et le bijoutier tout proche de réclamer que la profession se mobilise fortement pour réclamer le déplacement de ces forains. Bon courage à eux car il me souvient que d'autres ont tenté cette audace à la demande des mêmes, lesquels se sont rétractés quelques jours plus tard sous la pression de ces faiseurs de plaisirs pour enfants. Le bordel vous dis-je ! Désormais, il faudra apprendre par coeur sa plaque d'immatriculation pour aller chercher un ticket au poteau qui les délivre, en aspirant au passage l'aspine de la taxe pour vous remercier d'être venu en ville. Colère de ces petites gens qui, n'étant de Cahors, ne vont pas savoir et auront au retour une délicate attention sur leur pare-brise. Colère contre celui qui a mis en place ce système en ne pensant pas à cette population de plus en plus vieillissante et peu aguerrie aux nouvelles technologies. Et l'ancien commissaire de plaisanter en indiquant à la cantonnade " Ils n'ont qu'à acheter des lunettes ou venir à pied". De quoi faire hurler toute la terrasse de ce troquet fréquenté par ces retraités qui sont soudés par un même objectif : trouver la bonne table pour leur repas du midi ! Elle est loin l'époque où en 1870, depuis Montmartre, je me suis envolé avec l'Armand Barbès ,ce ballon de 16 mètres gonglé au gaz d'éclairage. Il n'y avait point de droit de stationnement à payer.
Bordel ? Oui, le vocable revient souvent lorsque quelques cadurciens de bonne famille évoquent l'implantation du futur cinéma, tout en haut du boulevard qui porte mon nom. Beaucoup de posent la question de la rentabilité, de son financement, de remodelage des lieux dans une architecture quelque peu futuriste. Ils sont nombreux ceux qui trouvent le lieu inapproprié, contestant ce choix. Franchement, comment ne dire que c'est un peu le bordel là encore dans cette cité que j'adore. Oh certes, j'y entends beaucoup de critiques. Je fais parfois la sourde oreille estimant qu'ayant été moi même élu, on est toujours contesté dans nos choix. Les citoyens-élus font certes leur travail dans l'intérêt de la ville. Sauf que leurs décisions ne rencontrent pas toujours l'approbation des habitants. Pire, tout comme ceux qui défilait hier dans la rue après avoir adoubé ce Président en place, ils le critiquent quelques mois après. Terrible constat de ce pays où on adore un temps pour mieux brûler en place publique les mêmes et vilipender leurs actions !
Tiens, en revenant du marché l'autre jour, j'ai cru comprendre qu'il y avait eu du bordel aux récentes consultations électorales. Décidement. On aurait envoyé au Sénat une dame, la première pour ce département du Lot, au palais du Luxembourg. Une partie du peuple de se plaindre de ne pas connaître cette représentante, élue du Nord du département. Et les clients du cafetier d'à côté de rajouter " s'il n'y avait pas eu autant de bordel avec des candidats du Sud, on n'en serait pas arriver là". Franchement, si vous pensez que le Président Macron ne capte pas les échos de la rue, vous vous trompez ! Tiens, on pouvait aborder le bordel avec la Catalogne et le bras de fer avec l'Espagne. Le bordel de ce Préfet du Rhône débarqué parce qu'il n'y avait personne pour signer une mesure de rétention, laissant repartir un tueur qui a assassiné deux filles à Marseille...Oui quel bordel Mr Macron ! Et voilà qu'une ribambelle de pigeons vient sur mon cou déposer leurs fientes bien grasses. Le bordel je vous dis...
Léon Gambetta de retour
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