1252-Comment la gauche s'est suicidée ( JM Colombani) 22 posts

              

         
   
Le 11 octobre 2016 à Strasbourg I FREDERICK FLORIN / AFP

Le 11 octobre 2016 à Strasbourg I FREDERICK FLORIN / AFP

 

La gauche est encore plus mal en point qu'en 1993 et en 2002. Son éclatement entre une gauche de gouvernement et une gauche marxiste est si profond qu'il pourrait l'écarter durablement du pouvoir.

 

Le quinquennat du président François Hollande, qui s’achève au mois de mai 2017, pourrait bien rester dans l’histoire comme celui du suicide de la gauche française. En témoigne, s’il en était besoin, le pronostic prononcé par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste, selon lequel la gauche sera absente du second tour de l’élection présidentielle.

 

La réalité politique d’aujourd’hui correspond bien à un second tour entre celui qui sortira vainqueur des primaires de la droite et la présidente du Front national, Marine le Pen, laquelle est désormais la cinquième personnalité politique la plus populaire en France! Au point qu’une partie de l’électorat de la gauche est tenté d’aller voter aux primaires de la droite, afin de s’assurer que l’avantage ira bien à Alain Juppé et non à Nicolas Sarkozy. Car seul l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac semble aujourd’hui en mesure de battre largement Marine Le Pen; l’issue du scrutin, en cas de duel Sarkozy/Le Pen, est en revanche incertaine.

Pas une défaite, une relégation

La gauche institutionnelle mais aussi ses électeurs et ses sympathisants ont donc intégré non seulement la perspective de la défaite mais aussi celle d’une véritable relégation. Pour longtemps.

La situation actuelle est politiquement plus grave que celle de 1993 ou de 2002. 1993: après cinq années de gouvernement de gauche, François Mitterrand étant président, les élections législatives sont marquées par la défaite la plus lourde de la gauche dans l’histoire politique française. Ne restent que 50 députés (sur 577…). Mais quatre ans plus tard, sous la présidence de Jacques Chirac, la gauche revient conduite par Lionel Jospin. Après cinq ans de gouvernement, pourtant appréciés à gauche (introduction des 35 heures, recul du chômage), survient une nouvelle catastrophe politique: Lionel Jospin ne se qualifie pas pour le second tour de la présidentielle qui oppose Jacques Chirac, président sortant, et Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national et figure tutélaire de l’extrême droite française.

 

 

 

À l’inverse de celui de Lionel Jospin, le bilan de François Hollande est critiqué avec véhémence à gauche. Alors qu’en réalité, il est parfaitement défendable: ainsi la France est-elle devenue la championne incontestable de la dépense sociale (31% du PIB contre une moyenne de 21% pour les pays de l’OCDE), marqueur s’il en est d’une politique de gauche. Pourtant, de nouveau, se profile une élimination au soir du premier tour.

Le contexte est, il est vrai, celui d’une France dont le centre de gravité s’est déplacé vers la droite et qui fait une part de plus en plus grande à l’extrême droite. Il faut ici incriminer moins la crise et ses conséquences (un chômage record) que le rejet de l’immigration (fer de lance de la progression de l’extrême droite) et, les attentats aidants, une demande d’autorité qui flirte dangereusement avec l’aspiration à un régime autoritaire.

François Hollande villipendé à gauche depuis le début de son mandat

 

Mais la responsabilité la plus grande dans ce désastre annoncé appartient à la gauche elle-même. Elle est non plus divisée mais éclatée en mille morceaux. Les hostilités contre François Hollande ont débuté dès le début de son mandat. Sous l’impulsion d’une extrême gauche radicalisée et populiste. Ainsi Jean-Luc Mélenchon, qui a dirig%2



20/11/2016
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