La culture vraiment par Pierre Bastogne 2 posts

La culture, vraiment.

Hier soir, le 12 mars 2007, le soir, parce qu'il faut bien, parce qu'il faut parfois écouter la campagne, sentir la campagne, ressentir, je me suis laissé inviter à la réunion des 1000 au gymnase Japy dans le onzième arrondissement de Paris. C'était une idée, c'était une bonne idée que de rassembler un peu d'intelligence, un peu de création, un peu de recherche, un peu d'engagement, beaucoup d'intelligence, beaucoup de création, beaucoup de recherche, beaucoup d'intelligence.

Mais dans les réunions publiques, ce qui est important, ce qui est vraiment important, c'est le silence. Dans les réunions publiques, je n'écouterais désormais que le silence. Ce sera ma fonction, mon rôle, ma spécialité.

De la réunion des mille au gymnase Japy, je retiens deux silences parmi les silences de la salle, du public, de l'assemblée, deux silences non organisés, deux silences spontanés.

Il y a eu ce silence après le film où des enfants, des enfants « de sans papier », filmés en gros plan, demandent, demandent dignement, avec la plus grande dignité des enfants, qu'on les laisse grandir ici et ce on, c'est nous et il nous revient bien de les laisser grandir ici et c'est bien pour les laisser grandir ici qu'on va aller voter, qu'on va courir voter et aussi pour qu'ils grandissent en paix.

Et il y a eu aussi ce silence, ce silence relatif, ce silence inacoutumé, ce silence que font les gens quand ils entendent soudain une autre musique, un air différent, quelques mots différents, quelques mots qui font la différence. Ségolène Royal parlait de la Nation. Ségolène Royal parlait de l'identité nationale. Et les commentateurs diront, ils disent déjà, qu'elle répondait à Nicolas Sarkozy et ils oublieront que c'est Nicolas Sarkozy qui répondait en fait à Ségolène Royal car ce qu'elle a dit hier soir à Japy, sur la Nation et sur la République, elle n'a pas cessé de le dire, elle l'a toujours dit mais il fallait que les oreilles, et aussi que les oreilles de gauche, puissent l'entendre car combien d'oreilles hier soir à Japy, combien d'oreilles de gauche avaient perdu l'habitude, avait perdu le goût, avaient perdu le sentiment même d'un discours sur la Nation. Mais il fallait aussi que les oreilles des commentateurs, des journalistes, des médiatiseurs puissent l'entendre. Mais elle l'avait déjà dit. Mais elle n'a pas cessé de le dire. Mais elle ne cesse pas. La justice et la paix pour un peuple apaisé, divers, métissé, la nation, le peuple.

Dans ces deux silences, pendant ces deux silence, il y a le programme culturel de Ségolène Royal, le vrai programme culturel, le véritable : des enfants qu'on laisse grandir ici, des enfants de partout qu'on laisse grandir ici, en paix, dans la meilleure paix, dans la paix juste, et qui vont écrire l'histoire d'ici, notre histoire, avec nous et nous avec eux, ici, dans la paix. Notre Nation, notre peuple, notre France à nous, la métissée, la diverse, la porteuse d'espérance. Dans ces deux silences, il y avait la culture, la volonté pour la culture, ce qu'il y avait de culturel dans le discours de Ségolène Royal.

Pour le reste, il y avait aussi quelques considérations sur l'art, figure imposée. Mais je regardais l'architecture du gymnase Japy, les lumières, les journalistes, les photographes, les cameramen, les gens, les gens assis, les gens debout, les people, les autres, les amis, je regardais cela et puis ceci. Il n'y avait plus aucun silence.

Pierre BASTOGNE 13 mars 2007



13/03/2007
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