962-Ma Revue de presse 93 posts

Le pape 2.0 démissionne

Le pape 2.0 démissionne

Chimulus Dessinateur .
Signature du dessinateur MutioLes USA prêtent leurs drones à l'armée française au Mali

Les USA prêtent leurs drones à l'armée française au Mali

Je sélectionne pour vous les articles que j'estime intéressants.Quelques  visiteurs du bistro ajoutent les leurs en commentaires.L'actualité locale, nationale ou internationale nous fournit les sujets.              
Personnellement je choisis les articles ou des extraits porteurs de sens,susceptibles de faire comprendre l'évolution du monde et d'éclairer l'avenir.Je puise aussi dans les blogs amis.
MB


Raffut


éditorial La Dépêche du Midi


Miroir médiatique, dis-moi qui a rassemblé le plus gros cortège ?…. Allons donc ! Finissons-en d'entrée avec les chiffres et les arguments de comptables - pour ne pas dire de chiffonniers. Comme prévu, la droite, l'extrême droite et l'ensemble des Églises, dans leur refus viscéral d'accorder le mariage aux homosexuels, avaient mobilisé l'autre dimanche beaucoup plus de monde que la gauche et tous ceux qui, avec elle, manifestaient hier leur désir de liberté et d'égalité. Le 13 janvier plus fort que le 27 ? C'est entendu. Même si, avec une emphase militante, les «anti» ont exagérément revendiqué un million de personnes dans la rue, et les «pro» moitié moins. Qu'importe. La querelle des chiffres sera, demain, anecdotique. L'essentiel est ailleurs.


Dans une démocratie représentative comme la France, ce sont les élus de la nation, et non pas les comités Saint-Théodule, qui, au terme d'un large débat parlementaire, votent les lois - et tout le monde, à commencer par les maires, sont alors censés les appliquer. C'est un principe sur lequel gauche et droite se sont toujours accordées. Il est stupéfiant que des députés comme Jean-François Copé ou François Fillon récusent aujourd'hui ce qui est la mission première de leur mandat.


Quant à savoir s'il faut, oui ou non, un referendum, voilà une revendication incongrue. Les mêmes qui trépignent pour qu'on en appelle directement au peuple sont précisément ceux qui s'y refusaient à propos de la réforme des retraites «made in Sarkozy» ! Et puis, pour peu qu'on regarde les sondages, très largement favorables au mariage pour tous, on devine aisément le résultat d'une consultation populaire.


Alors, pourquoi un tel acharnement de la part de l'UMP - sinon pour s'enorgueillir de sa capacité d'obstruction, au risque d'apparaître fondamentalement archaïque ?


La droite eût été mieux inspirée de regarder la société telle qu'elle vit et bouge, la science telle qu'elle progresse, les couples tels qu'ils s'aiment, et les enfants tels qu'ils rient de bonheur. Mieux inspirée aussi de regarder au-delà des frontières, par exemple du côté des très catholiques Espagne et Portugal, où le mariage homosexuel, après avoir été également contesté par des manifestations monstres, est devenu une loi commune qui désormais ne suscite plus d'émois.


C'est pourquoi François Hollande doit, jusqu'au bout, engager sa majorité à tenir une des promesses symboliques de la campagne. La recherche d'un compromis serait en l'occurrence vaine tant les positions de chacun sont irréconciliables. Dans quinze jours, la loi sera votée. Dans un an, nous oublierons qu'elle avait fait tant de raffut.

Jean-Claude Souléry


L'islam politique au pied du mur

 Edito de Sud-Ouest


Les islamistes, là où ils ont conquis le pouvoir à la faveur du printemps arabe, sont confrontés plus vite que prévu à la dure réalité. Deux ans jour pour jour après le début de la révolution en Égypte, la rue conspue le nom de Morsi comme elle conspuait hier celui de Moubarak. Et les troubles qui ont éclaté hier dans plusieurs villes du pays sont de mauvais augure pour les Frères musulmans, dont des locaux ont même été incendiés. La situation n'est bien sûr pas comparable à celle de 2011 : en Égypte, mais aussi en Tunisie ou au Maroc, les partis islamistes ont conquis dans les urnes une légitimité incontestable à défaut d'être incontestée.


Le problème est que leur volonté d'enraciner leur pouvoir se heurte à trois obstacles majeurs. Le premier est l'impatience populaire. Les islamistes, qui avaient pris en route le train de la révolution avant de cueillir ses fruits, savent que le mot d'ordre premier n'était pas la charia mais la justice sociale et la fin de l'autocratie. Or le cas égyptien montre que ces mots d'ordre restent d'une brûlante actualité dans des pays libérés de la dictature - pas partout - mais plongés dans un marasme pire qu'avant.


La crise, qui attise colère et désespoir chez les plus modestes, n'est pas entièrement imputable aux nouveaux dirigeants. L'effondrement des investissements, du tourisme, la hausse des déficits, sont largement dus à la crainte que le tsunami arabe a causée chez les banquiers, entrepreneurs ou voyageurs étrangers. L'instabilité empêche les pays de rebondir, et d'abord le plus peuplé, l'Égypte, où le climat devient insurrectionnel.


Or - troisième obstacle -, les chefs islamistes n'étaient pas préparés à exercer le pouvoir. Et, en se fixant comme priorité la place du Coran dans les nouvelles Constitutions, les gens d'Ennahda à Tunis et les Frères au Caire touchent du doigt leurs limites quand il s'agit de faire tourner un pays, même si la Tunisie, qui a quelques ministres non islamistes plus expérimentés, a une longueur d'avance.


Mais ces handicaps cumulés, auxquels s'ajoute la féroce concurrence que se livrent les Frères et les salafistes, dessinent une transition aussi chaotique qu'on pouvait le craindre. Pour en sortir, il va falloir que les nouveaux maîtres fassent du progrès social, mais aussi de la lutte contre la corruption et la bureaucratie, de vraies priorités.

                                                                                                 Christophe Lucet

Florence Cassez de retour à la vie réelle

dessin de Martin Vidberg "L'actu en patates " un des blogs  Le Monde

Le billet d'Anne Sinclair  Huffington Post.fr  

Nous venons de vivre quelques jours riches d'événements surprenants : les élections en Israël, ont révélé un pays moins à droite que prévu ; l'intronisation de Barack Obama fut marquée par un discours plus courageux qu'il y a 4 ans et par la présence d'une foule plus fervente qu'on ne l'avait prédit ; la libération de Florence Cassez et son retour en France eut lieu dans un retentissement médiatique plus tonitruant que celui qu'on attendait; les chiffres du chômage se sont avérés moins dramatiques qu'on ne le pensait ; la manifestation en faveur du mariage pour tous, a été finalement un peu plus fréquentée que ne l'espéraient ses initiateurs. Une semaine donc aux retentissements plutôt inattendus.


Mais pour beaucoup, le plus frappant ces derniers jours, a été la publication par Le Monde de l'enquête réalisée par l'institut Ipsos pour le Centre d'études politiques de Sciences Po (le Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès.

On savait beaucoup de choses depuis longtemps à travers les sondages, les élections, la simple intuition, et on en devinait d'autres, mais la dureté des chiffres exprimés dresse le portrait d'une France alarmée, et alarmante.


L'apparition et la non-maîtrise d'un chômage endémique depuis le milieu des années 1970, la poussée des extrêmes depuis les années 1980, la méfiance grandissante vis à vis de l'Europe depuis les années 1990, la peur de l'autre, étranger et musulman surtout, depuis les années 2000, la récession qui menace depuis les années 2010, furent autant de symptômes que les plus aveugles ne pouvaient ignorer.


Cependant, on n'avait pas vu diagnostiquer avec autant de sécheresse et de brutalité, les maux qui semblent miner la société française: le pessimisme sur son déclin économique (pour 90% des Français) ou culturel (pour 63%) ; la défiance à l'égard de ses représentants, politiques (82% des Français les jugent préoccupés principalement de leurs intérêts personnels et 62%, corrompus) ou médiatiques (72% des personnes interrogées trouvent les journalistes coupés de toute réalité) ; la demande d'autorité (87% réclament un "vrai" chef) ; la perte d'identité (70% trouvent qu'il y a trop d'étrangers et 74% craignent l'Islam) ; la suspicion pesant sur l'argent - "qui corrompt" comme disait François Mitterrand - même si, à 71%, les Français sont indulgents concernant l'argent gagné, ce qui ne reflète sans doute moins une valorisation de la réussite, qu'une aspiration à un peu plus de bien-être individuel.

Tout cela est préoccupant, et il ne s'agit pas de nier la gravité du constat, mais peut-être seulement de le relativiser.


1) Il est rare que l'on sorte réconforté de ce type de sondage. Il met forcément l'accent sur les tendances les plus inquiétantes de la société française et aggrave du même coup la perception qu'on en a.


2) Il faudrait savoir si ces résultats nous affectent nous, plus que nos voisins. Ce ne serait d'ailleurs guère invraisemblable tant l'histoire de la France a été forgée par un besoin d'unité centrale et par une identité nationale toujours au bord de la fragilité. L'unité politique des autres pays est plus récente, et les délégations de souveraineté y ont été vécues comme une tradition plus que comme une démission. Il serait intéressant toutefois de savoir si la crise qui les affecte comme nous, génère aussi ce type de dépression nationale.


3) Comme le disent à la fois Gérard Courtois qui commente ces résultats pour Le Monde daté du 25 janvier et l'historien Michel Winock qui les analyse, cela fait songer en effet aux heures sombres des années 1880/1890 qui débouchèrent sur l'Affaire Dreyfus, et aux années 1930, celle des Ligues pré-fascistes. Mais ceux qui auraient une lecture optimiste des cycles longs, pourraient à l'inverse argumenter que la France a toujours trouvé en elle-même la force de surmonter ces déchirures. Certes, au prix fort. Toutefois la sortie de l'Affaire Dreyfus, la victoire du Front Populaire, ou encore la vitalité qui a marqué l'après-guerre sont autant de contre-exemples qui montrent que, sur le temps long, il ne faut pas désespérer de la France et de son peuple.


4) Enfin si on lit certains de ces résultats à l'envers, on est frappé de la concordance entre la fracture - maintes fois décrite- entre les élites et le peuple, et une sorte de bonne santé nationale. Ainsi, s'apercevoir que 80% des Français jugent que l'intégrisme islamique n'affecte qu'une partie de la population musulmane, est plutôt réconfortant. De même, la quête d'un chef peut ne traduire que le désir légitime d'avoir à la tête de l'Etat une personnalité forte qui sache conquérir la population. La France n'exprime pas forcément la nostalgie du général Boulanger ou de l'Etat Français du maréchal Pétain. Et faisons le pari que la stature, l'énergie, la force d'entraînement du général de Gaulle, de Pierre Mendès France ou de François Mitterrand comblaient ce besoin de "vrai" chef sans éveiller les fantasmes inquiétants qu'une telle image véhicule.


C'est sans doute pour cela que les pompiers doivent se garder d'être les incendiaires. Il en va de l'immigration et de l'islam comme autrefois de ce qu'on appelait le "sentiment d'insécurité": il ne s'agit pas de mettre en doute le phénomène, mais de mesurer les conséquences sur la population qu'il y a à seriner des discours sur ce thème, à les instrumentaliser à des fins électorales nationales ou internes aux partis politiques, ou à publier complaisamment, semaine après semaine, des Unes accrocheuses sur ce sujet : on pouvait à bon droit cette semaine, sursauter, à découvrir imprimés en sur la couverture du Point, en caractères d'affiche "Nos ennemis islamistes" surmontés d'un petit "Mali" à peine lisible. C'est volontairement entretenir la confusion entre les terroristes qui déstabilisent ce pays ami, et "nos" concitoyens de confession ou de tradition musulmane. Il y a de l'inconscience, ou pire, une instrumentalisation malsaine dans l'utilisation de termes choisis pour faire peur. Le précédent quinquennat n'a pas fini de produire des dégâts...


C'est dire que cette étude IPSOS-Cevipof-Jean-Jaurès-Le Monde est troublante. Il demeurerait intéressant toutefois pour la compléter, de savoir ce qu'elle pourrait révéler de la sérénité des citoyens. S'il y a contraste entre le sentiment collectif du déclin et quand même un relatif optimisme individuel, ce serait réconfortant. Si le sentiment de bonheur personnel a lui aussi fortement reculé et qu'ainsi les deux dépressions se recouvrent, ce serait, pour le coup, profondément inquiétant.

Comment lutter contre les déserts médicaux ?

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28/01/2013
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