ANDRE LABARRERE, TOQUA MANETTOS

André Labarrère,Maire de Pau  depuis 35 ans,député,puis sénateur,ancien conseiller général,régional,ministre, était mon ami,un ami un peu perdu de vue depuis la Convention et la construction du parti socialiste dans les années 70.
Je le revoyais épisodiquement dans l'avion de Biarritz ces dernières années.Mais pour ancienne que fut cette amitié,elle restait solide  comme l' attachement de Pau,ville de centre droit à ce socialiste hors normes.Tous le moquaient,car il avait gagné le surnom de "toquamanettes" à force de serrer les mains.
Fin,chaleureux,cultivé et disert, profondément et sincèrement humaniste,il n'avait pas oublié d'où il venait..
Dédé,le prof,le présentateur de télé au Québec,fils de la crémière des halles de Pau,dont le père,disait-il, trainait dans les bistrots ,était immemsément populaire.
Retour du Canada il passa à la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand et posa sa candidature  aux législatives à Pau,où il fut élu dès 1967."Tu vois,le problème est simple je n'ai que 25 000 voix à gagner au seond tour..".
C'est là que le PS ,né à Epinay en 1973, tint son second congrès si ma mémoire est bonne.Nous avions gagné la ville en 71.Dans cette belle salle tendue de bleue,avec ,derrière la tribune , les armes du Béarn avec une tête de vache stylisée je me souviens de l'entrée d'Yvette Roudy et de quelques stars féminines socialistes.
Yvette,ou l'une de ses copines s'écria: "La camarade Labarrère nous reçois superbement!".A l'époque André n'avait pas fait son "coming out" et je fus un peu choqué de cette libeté de propos....
La délégation du Lot était logée à l'auberge du Rousset,à Jurançon,chez les parents de mon ami Julien Graffin ...dont je parle dans mon ouvrage et que je  viens deretrouver,fortune et
vie faites ,en Grande Bretagne puis en Espagne, plus de trente ans après, le lundi de pâques,cette année, dans les Landes...
André vint dans le Lot,j'ai oublié en quelle occasion,probablement
à la demande de Martin Malvy.Il me semble que c'était à Lalbenque où il raconta à la tribune,une de ses premières réunions à Coarraze Nay, pendant sa première campagne.Un "clodo" du tour de la halle,payé par ses adversaires,lui portait la contradiction tous les soirs.Ce soir là,André vantait son petit journal,
"Le Républicain des  Pyrénées" quand le pauvre hère aviné se leva:"André! André! tu sais ce que j'en fais de ton journal?...Je m'en torche le c...!"
-"Continuez cher monsieur!continuez,
lui rétorqua le candidat Labarrère excédé,et bientôt vous aurez le cul plus intelligent que la tête!"
André recevait plus d'une centaine d'électeurs par jour,très tôt  dans son bureau de Maire dès 5 ou 6 heures du matin.Il a transformé sa ville.
Martin Malvy a rendu hommage à ce fidèle  mitterrandiste qui le précéda au ministère des relations avec le parlement dans le gouvernement de Pierre Mauroy puis de Laurent Fabius::"Il avait mis la palette de ses talents au service de la vie publique".
Salut Dédé! salut et fraternité!Ton amitié et ton sacerdoce honorent tes amis,ton parti, et justifient l'exercice des mandats que nous ont confiés nos compatriotes.
Actualisation 22 mai:
Très bon papier dans "Semana Grande",
hebdo d'informations taurines.Bien qu'andré n'éprouva pas de véritable passion pour l'art taurin,il était présent avec une"extrême gentillesse",
improvisant des"discours pleins d'humour et d'esprit,d'une délicate simplicité".Marc Lavie relève même "l'émotion de l'éternel adversaire Bayrou,par moment bouleversante,mais aussi la communion de tous les habitants d'une ville pour lesquels,
quels que soient leurs opinions politiques,il fut un guide et un bienfaiteur".
Marc Baldy


17/05/2006
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