977- La France est encore un grand pays 6 posts

 

 

La France est encore un grand pays, sa place ne change pas d'une année sur  l'autre, quand le président change et quand son style change.Nous sommes pessimistes, trop.Les Français se sous estiment.La France est en difficulté, comme les autres pays occidentaux pour assainir nos finances sans tomber dans la récession.Nous avons du mal à faire les réformes nécessaires mais nous avançons et ce gouvernement avance.Le rythme doit être adapté aux possibilités et aux modalités humainement ,politiquement et socialement soutenables.

C'est ce que font François Hollande et Jean-Marc Ayrault.C'est ce que disent les sociaux démocrates allemands, la Suède, les Pays Bas, le Portugal, l'Espagne, le FMI, l'OCDE, et le président Obama.C'est contre productif de dire le contraire ou de flatter la gauche de la gauche française.

 Voilà ce que dit le remarquable Hubert Védrine qui fut secrétaire général de l'Elysée  et un grand ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand. La France n'est pas un pays seul au monde, replié sur lui même, autste et fermé aux autres.Il est un grand pays du monde lié aux autres pays européens et à toutes les autres nations.Les temps changent.Nous devons nous y adapter pour ne pas mourir.   Marc Baldy

 

La voix et la place de la France ont-elles changé depuis un an ?

La place de la France (ou d'un autre pays) ne change pas d'une année à l'autre. Le ton, le style change quand le premier porte-parole - le Président - change. Cela dit, comment le monde perçoit-il la France en 2013 ? Comme encore un grand pays et il en attend beaucoup plus que les Français eux-mêmes, trop pessimistes et qui se sous-estiment. Mais un grand pays, il est vrai en difficulté, comme tous les pays occidentaux, perturbés par la montée des pays émergents, comme tous les pays européens aussi, confrontés au casse-tête de devoir assainir les finances publiques sans tomber dans la récession. à quoi s'ajoute, une difficulté spécifique française face aux réformes indispensables que presque tous les autres Européens ont fait, même si ce gouvernement avance, malgré tout.

Peut-on dire que l'intervention militaire au Mali a réussi tant que la situation politique de ce pays n'a pas été clarifiée et stabilisée ?

C'était un préalable sinon tout le Mali serait tombé. Le fait que la France ait été le seul pays politiquement et militairement capable de décider, et de faire cette intervention légitime et urgente a favorablement impressionné le monde. La menace imminente a été stoppée. Il faut désormais maintenir, Français, Africains, Européens, une présence militaire dissuasive et formatrice. Que les Maliens se dotent d'un pouvoir légal à Bamako par des élections. Que toutes les composantes de la population malienne, Songhaï, Peuls, Arabes, Touaregs, soient politiquement et économiquement associés au développement du pays. Enfin qu'il y ait un vrai plan agricole pour le Sahel, soutenu par les institutions multilatérales.

François Hollande a-t-il fait bouger les lignes au sein de l'Union européenne au point de mettre en péril le couple franco-allemand ?

Je ne vois pas les choses ainsi. D'abord il n'y a plus vraiment de «couple» franco-allemand, expression trop sentimentale et narcissique, depuis la réunification, même si les Français - mais pas les Allemands - ne peuvent s'empêcher de regretter le temps de la parité France-Allemagne. Cela dit, l'entente franco-allemande reste nécessaire et le sera tant que l'Europe marche. Il faut la reconstruire constamment. Il peut y avoir un débat sur la ligne à suivre. On a reproché à Hollande de vouloir, en s'appuyant sur l'Italie, l'Espagne ou d'autres, «contourner» l'Allemagne, faire pression sur Angela Merkel (ce qui serait choquant, comme si tous les pays en Europe ne faisaient pas pression les uns sur les autres à commencer par Mme Merkel elle-même !). Que dit le Président ? Qu'il faut assainir nos finances publiques puisque nous nous sommes engagés par Traité à revenir à 3 % de déficit (une idée française à l'origine) pour ne plus avoir à emprunter environ 200 milliards d'euros par an, mais qu'il faut le faire à un rythme et selon des modalités humainement, socialement et politiquement soutenables, et sans provoquer une récession ! N'est-ce pas exactement ce que dit l'opposition social-démocrate à la chancellerie en Allemagne, la Suède, depuis peu les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne, mais aussi le FMI, l'OCDE, et le président Obama lui-même ? On a donc tout à fait le droit de vouloir corriger la politique économique dans la zone euro, mais en argumentant intelligemment. En définitive, pour amener l'Allemagne à bouger, pour avoir une majorité en Europe, c'est contre-productif de parler comme Montebourg ou de flatter la gauche de la gauche française.

 

Propos recueillis par J-P  B pour La Dépêche du Midi

 

11 mai 2013

Pas plus un toro qu'un visage


La dame blonde avait un visage d'aigle. Sans raison, en la croisant çà et là aux abords des arènes, j'ai toujours imaginé qu'elle aurait pu prêter cette figure cunéiforme au pinceau d'un Modigliani qui ne se serait pas privé de l'étirer encore plus, de redessiner le saillant de ce nez à sa façon, si particulière, si à lui. On traîne des trucs bizarres dans nos têtes. 

Au début, ce fut un caprice de riche, comme tant d'autres l'avaient fait avant elle. L'aisance, la renommée, les relations et son nom sur un bout de papier accolé à côté de celui de Curro Romero. Beaucoup se lassent des caprices de ce genre, revendent ou laissent faire. Quand elle constata l'état pitoyable de ses Atanasio, elle souffleta son caprice et observa longuement dans le miroir ce visage d'angles, tendu vers l'avant comme les œuvres de Chillida à Donostia, ce faciès décidé et avec lequel elle n'avait pas d'autre choix que de s'entendre ; et elle y découvrit qu'un toro ne s'achète pas seulement, mais qu'il se fabrique, se modèle et qu'à la fin il vous ressemble. 

Comme rien n'est parfait dans la vie, pas plus un toro qu'un visage, elle éleva des toros tendus vers l'avant comme les œuvres de Chillida à Donostia. Et Madrid succomba. Parce que Madrid est imparfaite, râleuse, caractérielle, autoritaire, et parce que Madrid porte en elle cette beauté qu'il convient d'inventer, d'imaginer, qui demande un effort et qui n'est pas servie sur un plateau de blanc et d'or. Séville est le contraire, et ses toros n'y étaient pas bien. 

Reste Pamplona. Imperfection magique et agaçante, addiction envoûtante, délire époustouflant. Elle était presque chez elle. Encore une imperfection. Elle venait voir ses toros démesurés pénétrer dans les chiqueros et rendait à chacun, anonymes et dérisoires, le sourire qu'on lui tendait. Elle s'inquiétait des toreros, mais pas trop. Il y avait des cornes, c'était ainsi. Il fallait qu'ils fassent peur, ses toros. C'est ainsi un toro

Cette année, Dolores Aguirre Ybarra ne verra pas combattre ses toros. Elle est décédée il y a un mois, et repose dans son village biscayen de Berango. Ses toros portaient la devise noire à Saint-Martin-de-Crau et ils furent excellents. Il y a trois ans, lorsque son époux l'avait précédée, c'est à Orthez qu'on sortit la devise negro azabache, et les toros y avaient été très bons. C'est étonnant, d'ailleurs, ces concours de circonstances, ou ces coïncidences. En 1999, peu de temps après la mort de Juan Luis Fraile, le lot madrilène, arborant pavillon noir, avait raflé tous les prix de la San Isidro. La mort s'acoquinerait-elle facilement de la bravoure ? 

Le lot de Saint-Martin-de-Crau était presque parfait — cinq toros sur six. Presque parfait, ça convient tout à fait.

Rien n'est parfait, pas plus un toro qu'un visage.



Les toros sont « racistes » !

Les mayorales et autres vaqueros en sont persuadés. Il n'y a chez les toros, évidemment, aucun fondement idéologico-culturo-religio-couillono-frontiste qui puisse expliquer cette tendance assurée à la discrimination. Néanmoins, il est souvent facile de constater dans les troupeaux un comportement peu amène à l'égard de certains congénères, comportement qui pourrait être classé en deux catégories : un racisme d'encaste, qui relèverait plus d'un communautarisme assez obtus, et un racisme de pelage, assez proche du bon vieux « t'as vu le bougnoul ? »

Pour étayer la démonstration, citons le cas des erales Veragua de Javier Gallego, qui ne supportent pas leurs confrères d'origine Las Ramblas (Domecq). Ils ne jouent jamais avec. Idem entre les Urcola et les Vega-Villar de la famille Galache. Même constat autrefois chez Zaballos entre les Saltillo et les Clairac.

Chez Cuadri, les toros marrons (castaños) sont rares. Il se raconte qu'à l'origine le fondateur de la ganadería, qui ne les aimait pas, tenta de les éliminer. Hélas — pour lui —, la génétique en a voulu autrement, et, depuis quelques années, la casa Cuadri présente de magnifiques — et souvent très « encastés » — toros castaños, en particulier à Madrid. Pour cette année 2013, un castaño seulement pourra défendre les couleurs de la devise. Il ronchonne dans le cercado du lot de Céret et déteste se faire photographier. Selon le mayoral, les autres le malmènent et font tout pour lui pourrir la vie pour la simple raison qu'il serait castaño, et que les autres n'ont pas l'habitude d'en voir. Et d'ajouter que, pour cette raison, la famille préférerait envoyer ce toro à Madrid plutôt qu'à Céret, où l'exiguïté des corrales risquerait de lui coûter la vie.

Longtemps a été répétée cette idée que le rouge comptait peu en tauromachie, car les toros ne le percevaient pas. C'est faux.
Les toros, comme la majorité des bovins, perçoivent des couleurs avec plus ou moins de définition. Des études très sérieuses ont montré que « la vision des couleurs pose une grande question dans le monde animal ; en effet, il est très difficile d'obtenir des informations exactes sur ce problème. Étant donné la pauvreté de la rétine des bovins en cônes, eux-seuls responsables des impressions chromatiques, nous pouvons concevoir une déficience de la vision des couleurs. Néanmoins, la simple présence des cônes prouve qu'ils distinguent les couleurs. […] Les résultats de toutes les expériences convergent. Ils indiquent que les bovins perçoivent et différencient correctement les couleurs de longueurs d'onde moyenne et longue, c'est-à-dire proche du rouge. En revanche, ils discernent mal les couleurs de faible longueur d'onde, c'est-à-dire proche du bleu. De plus, l'orange est souvent confondu avec le jaune*. »

Rien d'étonnant, à la lecture de ce court extrait, que le toro rouge chez Cuadri soit considéré comme un paria par tous les autres, uniformément noirs… À moins que les toros ne rejouent une pièce sombre de l'histoire nationale durant laquelle le rouge n'était pas en odeur de sainteté.

* Entre autres sources possibles, il convient de parcourir la thèse de pharmacie de Renaud Valette soutenue en mai 2002 à l'université Nancy I et intitulée « La vision chez les bovidés, cas particulier du taureau de combat ».


Extraits Toros y Ruedos

 

A350 AIRBUS photo DDM








 



09/05/2013
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