861-L'impératif démocratique 8 posts


Cet article,l'éditorial, a été publié dans  SUD-OUEST, le lundi 28 mars,aux lendemain du second tour des cantonales.Il est signé par Patrick Venries.



Hier, la République a enterré le canton dans le plus grand des silences. Le sursaut démocratique attendu ne s'est produit que très sporadiquement, et la réforme territoriale tant contestée par la gauche n'a trouvé sur son chemin qu'une maigre résistance. 55 % d'abstention au premier tour, un peu plus au second : création de la Révolution, cette unité de mesure de notre territoire qu'étaient le canton et son chef-lieu disparaît comme a disparu la France rurale. Mais au moment de laisser la place, les tréteaux sont dressés pour deux élections majeures : les sénatoriales, à l'affiche de la rentrée, et la présidentielle, jouée en 2012.

De nouveau vainqueurs d'une élection locale, le PS et la gauche viennent de conquérir plusieurs départements, dont un dans le Sud-Ouest, puisque pour la première fois de leur histoire les Pyrénées-Atlantiques vont être dirigées par un exécutif de gauche. Le PS totalise 36 % des voix mais perd in extremis le grand département du Val-d'Oise de DSK. C'est une ombre à sa victoire, car pour espérer conquérir le Sénat, il lui fallait conserver les départements du Bassin parisien. Les cantonales ont livré de précieuses indications sur l'état de l'opinion à un an de l'élection présidentielle. La première concerne Nicolas Sarkozy. Le président ne peut pas espérer grand-chose de sa manœuvre libyenne. Même un succès total n'aurait aucune conséquence sur sa popularité. Elle est basse. Obstinément basse, comme en témoignent les revers enregistrés dans son fief des Hauts-de-Seine, où tous ses proches ont été battus, Isabelle Balkany en tête, et en Corse, avec la défaite de son ami Camille de Rocca Serra. Beaucoup de Français n'ont vu dans le printemps des peuples arabes que la menace d'une immigration sauvage. Mais si l'on en juge par les résultats des centres urbains d'ordinaire étrangers au vote frontiste, c'est la défiance grandissante contre l'establishment politique qui constitue la deuxième leçon de ce vote. Conflits d'intérêts, abus de position, pantouflage, cumul des mandats et des fonctions, opacité des contrôles et des décisions : chaque jour apporte son lot de situations cyniques. Longtemps la classe politique a qualifié de poujadiste la revendication de transparence démocratique. Elle doit vite se réformer. Nicolas Sarkozy pourrait payer le prix de ce divorce. Et la gauche balayer devant sa porte. À commencer par celle de sa maison marseillaise.




10/04/2011
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