683-Hubert Védrinne / l'Etat étouffe les départements 10 posts

L'Etat étouffe les départements pour les faire disparaître par Philippe Baumel

vice-président PS de région sur Rue89.Tribune libre.


Installant le comité Balladur "pour la réforme des collectivités locales", le président de la République s'est fait l'interprète des souhaits des Français en matière de décentralisation: "Ils veulent que les structures soient simplifiées, les compétences clarifiées, les dépenses locales maîtrisées."

La droite s'apprête, semble-t-il, à lancer une sorte d'OPA agressive sur les collectivités locales de gauche. Elle utilise des arguments soit démagogues (finances locales soi-disant "non maîtrisées"), soit éculés (la réforme de l'Etat, dont on parle depuis l'époque médiévale) et s'en prend évidemment aux élus locaux, utiles boucs émissaires, pour préparer l'opinion à un coup de force qui bouleversera l'ordre de la décentralisation.

Car c'est un 2 décembre de la décentralisation que l'on nous prépare, un coup de force à l'apparence légale et aux motifs peu avouables... Au contraire de celui de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, il s'agit cette fois d'un 2 décembre de velours, doucereux comme sait l'être son artisan, Monsieur Balladur, et qui risque bien de ne trouver aucun Alphonse Baudin sur sa route...

Découper le salami socialiste

Le comité Balladur à peine installé, on nous assène donc un flot de mesures chocs possibles: fusions départements-régions, fusions de régions, fusions d'agglomérations et de départements, etc... Leurres et fusées éclairantes médiatiques sont lancés sur les Régions, départements et communes de notre pays...

On mâtine le tout du très responsable discours sur la nécessité en cette période de crise économique de dépenser moins et donc de faire disparaître des collectivités locales qui seraient par essence synonymes de dépenses inconsidérées.

Dans cette stratégie, qu'on ne s'y trompe pas, rien de jacobin! Il ne s'agit que de tactique politicienne. Tranche par tranche, le Président entend découper le salami socialiste et opérer une recentralisation larvée au bénéfice d'un camp politique. Il y a, dans cette apparence brouillonne, une trame méthodique...

Les collectivités locales produisent de la bonne dette

D'abord, le pouvoir a organisé l'étranglement des collectivités locales. Au nom de l'assainissement des finances locales, les communes, intercommunalités, départements et Régions ont donc vu leurs difficultés financières s'accroître sous le double effet des transferts de compétences et des baisses de dotations et subventions de la part de l'Etat.

Or, quelques vérités méritent d'être rappelées. Les collectivités locales ne sont responsables de la dette publique qu'à hauteur de 11,2%, très loin derrière l'Etat, alors qu'elles participent à l'investissement public à hauteur de 73%.

Obligées légalement de ne pas être déficitaires sur leur budget de fonctionnement, elles produisent de la bonne dette, une dette d'investissement qui irrigue d'autant plus le tissu économique français que les entreprises sollicitées sont des entreprises localisées le plus souvent dans la proximité immédiate de ces collectivités.

Freiner l'investissement local, c'est torpiller indirectement les PME des territoires concernés. En pleine crise, chacun appréciera à sa juste mesure cette tactique. En outre, comme si cela ne suffisait pas, les collectivités se voient les mains liées par leur perte d'autonomie fiscale annoncée au travers des récentes déclarations sur la suppression de la taxe professionnelle qui était la seule véritable marge de manœuvre des communes et intercommunalités en matière d'impôts...

Dans cette affaire, on va ainsi jusqu'à envisager la violation du principe constitutionnel de libre administration des collectivités locales, tant le garrottage des finances locales apparaît évident.

Un jeu de bonneteau institutionnel

Les collectivités locales ainsi étouffées, le gouvernement s'apprête également à liquider ces pôles de résistance à sa politique que sont les conseils régionaux. Benoîtement, certains proches d'Edouard Balladur suggèrent que l'on pourrait "cantonaliser" les Régions.

Il s'agirait de fusionner les conseillers régionaux et les conseillers généraux en mettant en place une nouvelle entité composée de super conseillers généraux d'une part élus au suffrage uninominal dans les contrés rurales de l'Hexagone, complétés d'autre part d'élus à la proportionnelle qui eux représenteraient les villes.

Concrètement, le poids des cantons ruraux, majoritairement acquis à la droite, contribuerait dans cet étonnant système à balayer mécaniquement la moitié au moins des Régions à direction socialiste. Il s'agit d'un jeu de bonneteau institutionnel, dans lequel le citoyen est toujours perdant.

Les citoyens ont mal voté en 2004 et Monsieur Sarkozy entend que cela ne se reproduise plus, surtout pas en 2010. Les conseils régionaux sont à gauche? Dissolvons les conseils régionaux!

Fusions, modifications des compétences, nouveaux modes de scrutins ne sont que le paravent d'un but assez trivial: opérer une fusion-acquisition des collectivités locales au bénéfice d'un clan politique, celui qui depuis l'élection de Monsieur Sarkozy dirige le pays. C'est aussi un jeu dangereux. Un 2 décembre de la décentralisation peut devenir un Sedan politique...


La commission Balladur chargée de réfléchir sur la fusion des départements et des régions vient à peine de commencer ses travaux. Mais elle essuie déjà un feu nourri. De la part d'Alain Rousset notamment. Le président de l'Association des régions de France est remonté comme un coucou contre les « pratiques jacobines du gouvernement ». « Je suis estomaqué, La France est bien le seul pays d'Europe où une commission qui est chargée de réfléchir à l'organisation des différents territoires ne comporte en son sein ni représentant des mairies, ni des départements, ni des régions, s'exclame-t-il. Il vont perdre des heures et des heures à réfléchir sur la façon dont élire les élus de l'ensemble qu'il voudraient mettre en place alors que la vraie réforme consisterait à clarifier les compétences entre les différents échelons et à doter les régions de moyens propres ».

Pour le président PS de la Région Aquitaine, qui doit être reçu par le premier ministre François Fillon, ce projet de réforme n'est qu'un écran de fumée. « La droite ne craint qu'une chose c'est de revivre ce qu'elle a vécu en 2004 lorsque la gauche l'a emporté dans la quasi totalité des régions ».

bakchich.info




Lagarde défend son Budget au comptoir du zinc


Hubert Védrine invité du Talk Orange-Le Figaro.

Première question à Hubert Védrine : que pense-t-il des sifflements qui ont interrompu la rencontre France-Tunisie de mardi soir au Stade de France et des mesures que propose le gouvernement ? «On accorde une importance démesurée à tout cela, les supporters sportifs sont ce qu'ils sont, ils ont l'habitude de se siffler, de siffler les hymnes», répond l'ancien ministre.

Le 11-Septembre était à Wall-Street, la crise financière aussi. Coïncidence ? «Non, cela n'a aucun rapport», répond Hubert Védrine». Pour autant, «le moment pendant le quel les USA ont été le seul pôle» de puissance au monde «est terminé». Pour autant, ils resteront «une hyperpuissance. Mais nous sommes dans un monde multipolaire». Cela étant, c'est «tout l'Occident qui est confronté à la monté ou à la remontée des puissances secondaires», Brésil, Chine, Inde...

Quelles seront les conséquences de la crise sur ce monde redevenu mutlipolaire ? «L'évolution va s'accélérer vers un monde plus multipolaire, la stagnation économique qui va suivre va frapper inégalement les pays, mais tout dépendra de la manière dont l'Occident va réagir et des nouvelles règles qu'on va réussir ou non à fixer», explique Hubert Védrine.

Est-ce le retour des nations et du nationalisme ? «Il n'y a qu'en Occident qu'on croyait que les nationalismes avaient disparu. La dimension patriotique, identitaire, voire nationaliste», n'a jamais disparu, estime l'ancien ministre des Affaires étrangères, pour qui «on va sortir d'une vision manichéenne» du protectionnisme «après 20 ans de libéralisme».

Faut-il repenser le capitalisme ? «Oui, bien entendu. on aurait dû, durant ces années où la dérégulation l'a emporté, écouter les régulateurs» qui avertissaient de se méfier. «C'est la bataille à venir, une fois que les pompiers seront intervenus», de tout faire pour «sauver le capitalisme en le réglementant».

Comment la France, présidente de l'Europe, se sort-elle de cette crise ? Plutôt bien, estime Hubert Védrine, pour qui «l'opposition entre mesures nationales et européennes» qui était de mise au début de la crise «était une position idiote». Autre satisfecit, accordé cette fois à Nicolas Sarkozy : «un pays important comme la France et un président énergique» ont aidé l'Europe en étant à sa tête lors de cette crise, explique-t-il.

Quant au couple franco-allemand, il devient «utilitaire» depuis «Mitterrand-Kohl», donc «les réactions sont différentes, les intérêts ne sont plus toujours les mêmes», même si «il faut deux ou trois réunions pour s'ajuster et finalement, cela fonctionne».

Hubert Védrine aurait-il voté le plan de sauvetage sur lequel le PS s'est abstenu ? «Oui, car c'était un plan utile». Et que pense-t-il du PS et de son Congrès ? «Je pense qu'une majorité solide peut s'organiser autour de Bertrand Delanoë avec les soutiens utiles de Martine Aubry et Laurent Fabius».

L'ex-ministre des Affaires étrangères regrette-t-il d'avoir refusé le Quai d'Orsay que Nicolas Sarkozy lui proposait au moment de la formation du gouvernement ? «Non, mais je souhaite bonne chance au président pour transformer l'essai après la présidence française de l'UE».

lefigaro.fr Voir le texte intégral dans le quotidien Le Figaro

Sauve qui peut (payer)

Dessin du jour : Sauve qui peut (payer) ...

dessin de Delize yahoo! cartoons


Un bistronaute m'adresse un email dans lequel il m'assure de plusieurs articles de "François Mitterrand 2012"!!!.Comme si celui-ci pouvait réapparaître pour poser sa candidature après la fin du quinquennat de Sarkozy.

Je fus mitterrrandiste fortement et longtemps.Même si on croie aux "forces de l'esprit"c'est peu crédible...Tant pis,je joue le jeu,je l'héberge,et je publie!....Marc Baldy

Voici ce texte:


"Les frontières de la vieille Europe obéissent à quoi?A la courbe d'un fleuve,au faîte d'une colline,aux contours d'une race,aux sonorités d'un langage,aux desseins patients de quelques spécialistes,que sais-je encore?Mais rarement à l'initiative d'un individu.

Si,par hasard,un capitaine bouscule l'ordre établi,la pression de tant de peuples entassés sur peu d'espace remet vite les choses en place.L'ambition,l'envie,la folie sont payées d'inutilité.Des batailles fameuses marquent le va-et-vient d'armées qui rentreront chez elles tandis que,sous l'arc de triomphe dressé par le vainqueur,les chevaux du vaincu défileront paisiblement.Car on ne modèle pas aisément la carte du plus petit continent....L'Europe ne se fie plus aux fantaisies d'un seul et nul ne peut bouger sans gêner quelqu'un.Trop de souvenirs,trop d'intérêts,trop de voisinages empêchent l'aventure.

C'est pourquoi,de là où je suis, ici et maintenant, je m'inquiète de l'agitation de mon lointain successeur Nicolas Sarkozy.Après tant d'aller et retours,tant d'excitations, de déclarations et de vaines rencontres , je suis rassuré de son ralliement au plan de Gordon Brown,premier ministre de Grande-Bretagne qui me parait de bon sens.J'aimerais que les socialistes français se rallient à ce projet s'il est assorti de mesures sociales en faveur des plus pauvres et des classes moyennes,si le problème est traité dans son entier et sa complexité.

Il est bien de voler au secours des banques,il est mieux de secourir les travailleurs victimes de ces mêmes banquiers.A Figeac,déjà,en 1982,comme à Bretenoux beaucoup plus tôt,j'avais dénoncé l'argent qui pourrit tout,jusqu'à la conscience des hommes.

Hommes et femmes de gauche,socialistes,ralliez vous à Martine Aubry,Laurent Fabius,Martin Malvy,Henri Emmanuelli,Mélenchon et au jeune Benoit Hamon dont on me dit le plus  grand bien pour le congrès de Reims.Bertrand Delanoë et François Hollande,s'ils se sont un peu fourvoyés comme Martine Aubry aux franges centristes deloriennes sont tout à fait récupérables.Je m'inquiète de ma préférée Ségolène Royal,qui a connu les faveurs du peuple de gauche.La voici qui s'égare,hélas, aux confins du Modem de Bayrou dont il n'y a rien à attendre.La voilà qui fait l'objet,comme Sarkozy,d'une poupée vaudou!Restez unis,c'est mon conseil d'outre tombe.

Dans le Lot, j'ai de vrais,anciens et fidèles amis.Groupez vous autour de Martin Malvy,président du Conseil régional, de Nicole Paulo,Maire de Figeac,de Roland Gareyte et d'Alain Fontanel,de mon fidèle Marc Baldy,d'Yves Périé,de Raymond Lacan,de Marcel Costes,de Pierre Venries,de jaky Basset,de Jean-claude Blanchou, de cette jeune maire de Gourdon que je n'ai pas connue et de tant de militants, ouvriers et paysans, qui m'accompagnèrent tout au long de ma vie politique.N'oubliez ni les radicaux de gauche de mon ami Maurice Faure,ni les communistes qui me suivirent aussi.

L'extraordinaire et lamentable série de nos revers me fait certes regretter d'avoir eu raison.Avec joie je saluerais la réussite d'une politique qui,démentant mes pressentiments,aurait servi les intérêts supérieurs de la patrie.Mais les faits étant ce qu'ils sont le devoir de chaque Français consiste à en analyser les causes et,si possible,à détourner de notre histoire les conséquences douloureuses d'erreurs persévérantes."


                                François Mitterrand 2012



14/10/2008
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