401-Rêver,vibrer,pleurer...à Nîmes 5 posts -suivi d'un article sur Tomas(Rue 89)


1-l'hommage de jocelito adame et jose tomas à denis Loré:la sortie porte des consuls ce 16 septembre historique.2-tomas avant le paseo


Rêver avec Tomas,              

vibrer avec Adame,

pleurer avec Loré


C'est une après-midi de toros qui non seulement fait aimer la tauromachie mais, aussi, vous persuade de sa survie. C'est une après-midi de toutes les émotions, de la première minute à la dernière seconde, une après-midi superlative, une après-midi qui résume la vie d'un torero, qui dévoile ce que peut devenir celle d'un autre, qui explique avec un troisième pourquoi la tauromachie est un art majeur.

Denis Loré,toro,josé tomas




C'est respectivement Denis Loré, Joselito Adame et José Tomas, c'était hier à Nîmes, pour un événement tellement attendu qu'il a... tenu au-delà de ses promesses. Larmes séchées et rythme cardiaque redevenu à peu près normal, on peut commencer……


Et puis sonna 17 heures. Trois toreros posèrent un bout de zapatilla en piste et l'arène se leva pour une première standing ovation. La corrida des adieux de Loré et du retour de Tomas pouvait commencer. Avec... Joselito Adame (deux oreilles et deux oreilles), jeune Mexicain fait matador de toros la semaine dernière à Arles qui n'a pas laissé passer sa chance hier, doux euphémisme, ni un excellent premier toro primé d'un tour de piste posthume. Brillant et varié à la cape, d'un enthousiasmant brio aux banderilles, facile à la muleta : le contexte très particulier de cette corrida et des arènes archi-combles n'ont pas inhibé celui qui remplaçait Castella sur ce coup-là. Ça l'a émerveillé et sublimé.

José Tomas (deux oreilles et oreille) a accueilli son premier adversaire de Garcigrande par des véroniques fondantes, a enchaîné avec des gaoneras millimétrées et a entamé sa faena par des statuaires hiératiques. 14 000 personnes sont ainsi placées en apesanteur pour une faena somnambulique, ouatée, déliée.

Avec la tauromachie de Tomas tout est dans tout : on peut distinguer chaque passe mais elles forment un ensemble si harmonieux qu'elles contribuent à l'élaboration d'une seule pièce, une variation sur des thèmes fondamentalement et exclusivement classiques. Comme un fleuve qui coule, apaisé après l'orage des piques et banderilles, baigné de lumières dorées. Rien n'est brusqué, on comprend à peine quelle sollicitation peut faire démarrer le toro. Ni toque, ni cri, mais le début de la passe, tout simplement. Ça doit être un truc entre Tomas et le toro, la part d'irrationnel que transporte chaque torero affichant des proportions particulièrement redoutables avec celui-ci.

Avec son second, plus arrêté, il ne pourra lier, tirant les passes une à une, parmi lesquelles quelques joyaux, dans des terrains de plus en plus réduits. Moralité : dans n'importe quelle circonstance José Tomas reste un pur objet de fascination. Et puis cet événement : hier, José Tomas a souri. Plusieurs fois, oui.

Si la corrida du retour de José Tomas a été un chef-d'œuvre, celle des adieux de Denis Loré (oreille et oreille) a atteint des sommets d'émotion qui ont complètement fait chavirer un amphithéâtre qui en a pourtant vu d'autres. Petit miracle de programmation : aucun de ces deux événements n'a écrasé l'autre. On rappellera en préambule qu'après vingt ans devant les toros, le Nîmois quittait hier cette profession dans une de ces corridas dites pour vedette qu'il a très peu fréquentées. Il la quittait le cœur très lourd de chagrin, ayant perdu son père quarante-huit heures auparavant.

Frappé par une malédiction noire comme un toro de cauchemar, il écopa en plus de deux toros impossibles, comme les ganaderias de Domingo Hernandez et de Garcigrande n'en sortent quasiment jamais. Incroyable mais...

Alors Denis, d'une dignité hors-norme a fait comme si, ne prenant personne à témoin de son infortune, n'instrumentalisant pas cet énième coup du sort. Il a remis ses habits de guerrier et a livré deux grands combats de beau mérite, toréant avec une décision empreinte de classe et paraphant ses deux faenas de deux énormes coups d'épée. Dont le premier d'un engagement si sincère qu'il se fit attraper par le toro qui lui déchira le costume turquoise flambant neuf ramené de Madrid ce lundi.

La suite bouleverse : Denis fend l'armure, pose son cœur sur la piste, pleure, et 14 000 personnes avec lui. Deux images resteront : un tour de piste en larmes sous une pluie d'œillets blancs et une sortie en triomphe avec ses deux compagnons de cartels, porté et accompagné par à peu près tout ce que la région compte de professionnels taurins.
Respect.

Vincent COSTE Midi Libre

Nîmes Feria des vendanges.Il faudra garder une place

"Et pour ces toreros si grands venus nous dire adieu,Denis Loré le Nîmois et César Rincon le petit indien qui a,au début des années 90,changé depuis Madrid, la face du monde."

"Adame en huit jours a su se dessiner un vrai avenir"

"Nîmes est unique,josé tomas aussi.

Pour sa deuxième visite en France de sa deuxième vie,le maître de l'espace a murmuré son toreo sacré,désespéré,épuré.L'hiver nous fait déjà peur..."

Patrick Louis La dépêche du midi


Tomás, torero trompe-la-mort, ranime la passion pour la corrida

Jose Tomas à Barcelone le 17 juin (Joe Chan/Reuters)

(De Madrid) Et aujourd'hui, va-t-il mourir? José Tomás n'a que 32 ans, mais chaque fois que le torero espagnol entre dans l'arène, les spectateurs retiennent leur souffle. Pourtant discret dans la vie, il est l'incontestable "homme du moment" en Espagne, son visage souvent ensanglanté étant sorti des pages spéciales "toros" pour venir fasciner même les non-spécialistes, devenus pour beaucoup des "tomasistas".

"Le meilleur depuis Manolete", "le meilleur de tous les temps", certains n'hésitent pas même à voir en lui un messie. C'est en tout cas l'homme providentiel d'un monde taurin en déclin.

L'annonce de son retour, le 17 juin dernier, avait électrisé les "aficionados". Cela faisait cinq ans que l'on n'avait plus vu le torero, depuis l'annonce choc de son départ en retraite anticipée en 2002. Il n'avait alors que 27 ans, mais ses débuts fulgurants l'avaient remarqué.

Une quinzaine de corridas cet été, et autant d'accidents 

Cet été, il n'a pas déçu ceux qui l'attendaient, inspirant l'écrivain Fernando Sánchez Dragó à écrire dans les pages du journal El Mundo début septembre, qu'il avait  "modifié les Tables de la Loi":

"Qui le voit toréer, ami ou non, et qui n'a pas la peau et le cœur anesthésié, se rend compte que personne, jamais, n'a toréé comme cela."

Mais en cette fin de saison, après une quinzaine de corridas et presque autant d'accidents, on chuchote aussi que José Tomás serait revenu pour mourir dans l'arène. Balivernes, selon son père, qui expliquait récemment au quotidien El Pais, que si certains toreros "font 100 corridas par an et sortent sans une égratignure", son fils, lui, "est un perfectionniste".




17/09/2007
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