Vous là-bas. Oui. Vous. Oui, vous, c’est bien à vous que je m’adresse, vous, avec le tee-shirt orange, ou plutôt avec le tee-shirt mandarine, avec ce tee-shirt mandarine. Oui. Vous. Venez voir. Venez voir un peu. D’ici on a une meilleure vue. D’ici on voit mieux. On peut se pousser un peu. On peut vous faire de la place. Vous n’osez pas ? On ne va pas vous manger. On n’a jamais mangé personne. Vous savez, ces histoires de « couteau entre les dents », c’est pour les enfants. On a souvent caricaturé notre soif de justice. Venez et vous verrez, vous ne vous sentirez pas dépaysés, enfin… pas trop dépaysés.

Ėvidemment, vous allez croiser quelques excités. Mais vous avez les vôtres. Vous les avez entendus aussi le soir du premier tour crier « ni la gourde ni le gourdin ». Ils portaient le même tee-shirt que vous. Vous aviez honte ? Je vous comprends. Il y avait dans ce slogan tout ce que vous détestez. Ce n’est pas grave. On ne s’est pas vexés. On a entendu pire. Vos savez, pendant la campagne interne, on a entendu pire et on a résisté. Vous pouvez résister ici aussi. Vous pouvez résister avec nous.

Vous voulez des assurances ? On ne peut pas vous assurer de gagner mais on peut vous assurer une campagne, on peut vous proposer de faire campagne, de continuer la campagne, d’amplifier le mouvement du premier tour, d’aller convaincre les 70% de Français qui n’ont pas voulu de Nicolas SARKOZY, qui n’ont pas voté pour lui, d’aller les convaincre qu’ils ont eu raison de ne pas voter pour Nicolas SARKOZY. Maintenant, vous êtes libres et c’est d’ailleurs justement cela que l’on vous propose de défendre, de défendre justement, votre liberté.

Vous préférez bouder ? Vous savez les saisons passent. Il y a le temps des mandarines et il y a le temps des cerises. Vous souriez…

Allez, on y va. On réglera nos comptes après.