La candidate socialiste et son compagnon premier secrétaire du PS ne sont manifestement pas sur la même ligne en matière de fiscalité! Ségolène Royal vient de rappeler sèchement à l'ordre François Hollande en confiant une mission sur la fiscalité...à Dominique Strauss-Kahn et à Didier Migaud,député fabiusien de l'Isère et ancien rapporteur général du budget.

Il s'agit pour eux  d'établir un diagnostic et des propositions sur "l'efficacité de la dépense publique".C'est une  interrogation tout à fait légitime et pertinente,n'en déplaise à certains élus irréfléchis et fanfarons,sûrs d'eux mêmes, portés à croire que tout ce qu'ils font hésite toujours entre le sublime et l'excellent.

La mission confiée aux deux parlementaires épaulés par un sénateur devra en outre lister les propositions de réformes du système de prélèvements favorables à l'emploi, au pouvoir d'achat, à la justice sociale, à l'efficacité économique et à l'innovation,propositions qui nourriront le programme présidentiel.

Plus qu'un avertissement,il s'agit d'un sévère carton de la candidate au patron du parti qui rappelle le conflit  pour la direction de la campagne entre le premier ministre Fabius et le premier secrétaire du PS Lionel Jospin.

François Hollande souhaitant montrer la prééminence du parti, peut être au fond de lui même un peu frustré de s'être laisser arracher une candidature qui semblait naturelle,avait lancé la polémique pendant le voyage de Ségolène Royal en Chine,affirmant qu'il n'y aurait pas de baisse des prélèvements fiscaux.Le gouvernement et l'Ump s'étaient aussitôt engoufrés dans la brèche.

La candidate qui souhaite" garder la main",et qui refuse une campagne  trop traditionnelle, n'a pas hésité à trancher le conflit en retirant cette question du domaine du parti pour le confier à des praticiens.Faisant une pierre deux coups elle réintroduit ainsi ses anciens concurrents dans le circuit.

Beaucoup d'observateurs s'attendaient à ce conflit.